Nate entra dans l'appartement le cartable de Chloé sur l'épaule et tenant fermement la main de la fillette.
- Allez, Crevette ! Goûter, devoirs, douche... ordonna-t-il.
La fillette acquiesça avant d'enlever son manteau et ses chaussures.
- Papa ? Je peux manger des bonbons pour le goûter ?
- Certainement pas... Maman a fait du gâteau et il me semble que tu as eu assez de cochonneries pour la semaine avec tout ce que tu as mangé hier.
- Mais c'est mes bonbons d'Halloween ! Se plaignit-elle.
- Et tu n'es pas obligée de tout dévorer en deux jours, crevette.
La petite fille souffla puis alla bouder tandis que Nate secoua la tête. En acceptant son rôle de père, il ne s'était pas imaginé que ça se compliquerait avec l'âge. Cela ne faisait que trois ans qu'il vivait avec Chloé et Clarisse et le caractère de Chloé avait beaucoup changé. Elle testait constamment les limites mettant ses nerfs à rudes épreuves.Cependant, elle se rattrapait avec un câlin d'au moins cinq minutes tous les matins à son père, des bisous, des yeux de biches. En fait, plus elle grandissait et plus elle ressemblait à Clarisse dans l'art de la manipulation. Il suffisait souvent qu'elle fasse la moue pour qu'il flanche.
Nate ferma à clé la porte d'entrée par sécurité avant de lui-même se débarrasser de son manteau et ses chaussures. Il se dirigea alors vers le salon où il alluma la télévision avant de s'installer devant pour se reposer cinq minutes. Près de deux minutes plus tard, Clarisse arriva de son bureau. Il la détailla de bas en haut, longeant ses jambes galbées dans un leggings noir, ses seins moulés dans un crop top bordeaux en dentelle le tout surplomber d'une de ses chemise à carreaux. Il avait beau avoir cherché, après trois ans de vie commune il la désirait toujours autant et toujours avec ce côté malsain. Après réflexion, il la voulait même plus qu'avant et il ne s'en lassait pas.
Clarisse lui sourit avant de l'embrasser rapidement.
- J'ai entendu Chloé marmonner en allant dans sa chambre, commença-t-elle.
- Ouai, j'ai refusé qu'elle mange des bonbons pour quatre heures, l'informa-t-il.
- Bizarrement, ça ne m'étonne pas d'elle ! Enfin, peu importe... J'ai une surprise pour toi dans la chambre.
Nate l'observa quelques secondes, ne sachant pas de quoi elle parlait. Puis il se mit à sourire, son regard voyageant un peu plus sur le corps de la jeune femme.
- C'est une surprise sexuelle ? Demanda-t-il en se levant et la tenant par les hanches. Parce que si c'est ça, on peut aussi bien faire ça ici !
- C'en est une mais c'est seulement dans la chambre, lui chuchota-t-elle d'une voix mielleuse.
Intrigué, suspicieux et à la fois excité, il rejoignit la chambre en tirant par la main de la jeune brune dont les cheveux bruns ondulaient jusqu'aux épaules à chaque marche. Ouvrant la porte d'un coup, il se stoppa en découvrant un carton sur le lit. Nate lâcha la main de Clarisse et s'avança vers le carton, il le pointa du doigt lançant un regard interrogatif à la jeune femme.
- Vas-y, ouvres ! S'exclama-t-elle.
Nate fronça ses sourcils, ne comprenant pas, mais obtempéra et s'assit sur le lit. Presque aussitôt, Clarisse se plaça face à lui, en tailleur. Après un énième regard, Nate commença à ouvrir le carton.
- C'est en quel honneur ? Demanda-t-il tout en retirant les bouts de scotch qui fermaient l'emballage.
- Oh... Je pensais que ça te ferais plaisir quand je l'ai vu alors voilà ! Annonça-t-elle d'une voix où de l'angoisse perçait.
- Ça va ? Demanda-t-il en sentant sa compagne anxieuse.
- Arrête de parler et ouvres le carton ! S'exclama Clarisse sous le rire de Nate.
Le scotch enlevé, il souleva les quatre pans en cartons avant de découvrir son contenu.
Clarisse observa le jeune homme,remarquant son froncement de sourcils, puis se mit à jouer avec ses doigts. Nate sortit doucement des magazines féminins du cartons avant de relever son regard vers Clarisse.
- C'est quoi ? C'est une blague ? Il n'y a rien de sexuel, là-dedans ! S'indigna-t-il.
- Je... Non, c'est... continues, l'incita Clarisse qui tout à coup ne semblait plus aussi sereine qu'avant.
Voyant l'état de la jeune femme, Nate se concentra sur le carton d'où il sortit une bonne dizaine d'autres magazines avant de tomber sur une boîte en carton blanc. Il s'en empara, la sortit puis jeta le gros carton au sol. Il déposa la boîte face à lui puis l'ouvrit. Alors qu'il s'était attendu à dessous-vêtements coquins, il se stoppa net devant un livre de notes et un tissu roulé. D'une main, il se saisit du livre et le feuilleta avant de se stopper sur une page qu'il lût à voix haute.
- Ne pas faire de commentaires sur... commença-t-il. Les flatulences émises, la quantité de nourriture mangée, les kilos en trop...
- Oui, enfin, tu aurais pu prendre une autre page ! Continues...
Le jeune homme qui rit des notes sans pour autant comprendre, reporta son attention sur le tissuroulé. Il le déroula en silence, un silence qui plongea Clarisse dans un état de stress tel qu'elle retint sans s'en apercevoir sa respiration. Elle ne regardait que le visage de son compagnon sans parvenir à s'en détacher. Le jeune homme en question, fronça un peu plus les sourcils avant de prendre ce qui était tombé du tissu et de l'examiner. Il détailla ensuite le tissu avant de faire de nombreux va et viens entre le tissu et ce qui en était tombé.
- Qu'est-ce... Je ne suis pas... buta-t-il en lâchant tout et observant la jeune femme. Clarisse, il faut que tu m'expliques, je ne suis pas sûr de comprendre.
- Tu as des hypothèses ? Je veux dire, qu'est-ce que tu avais en main ? Demanda-t-elle avec un mince sourire.
- J'avais un pyjama de bébé et un test... souffla-t-il. Tu es... enceinte ?
Le mot dit, les larmes montèrent aux yeux de Clarisse alors qu'elle hocha difficilement la tête tout en affichant un mince sourire.
- Sérieusement ? Tu l'es ? Demanda Nate en se rapprochant.
- Oui, murmura Clarisse en laissant ses larmes tombées.
Elle n'osa plus regarder Nate qui restait silencieux, le visage hermétique. C'est pour cela qu'elle pleurait, il ne réagissait pas, il ne semblait pas être heureux d'apprendre cela. En réalité, il observait juste Clarisse pleurer.Ce n'est que lorsqu'il la vit trembler de tout son corps qu'il se reprit, il observa chaque chose sortie du carton, voyant les magazines tous portés sur la grossesse puis sur le test qui affichait un positif net et enfin sur le body blanc avec « fabriqué par maman et papa » imprimé dessus. Enfin il reporta son attention sur Clarisse dont les tremblements et les larmes devenaient plus forts et dont des gémissements de peine sortaient.Difficilement, elle se leva et tenta d'essuyer ses joues où les larmes ruisselaient. Le regard de Nate tomba sur le ventre de Clarisse, il resta bloqué dessus quelques instants comprenant doucement que la jeune femme attendait un bébé de lui. Puis tout à coup, il se leva d'un bond et embrassa passionnément Clarisse. Il était soudainement habité d'un élan de passion. Il embrassa férocement Clarisse, ses plus bas instinct revenant à la charge, la faisant reculer. Le dos de la jeune femme percuta la baie vitrée alors qu'il venait coller, presque écraser son corps du sien. Quand il s'éloigna d'elle pour reprendre son souffle, les larmes de Clarisse coulaient toujours mais elle semblaient se calmer. Il colla son front à celui de la jeune femme puis ferma les yeux pour savourer l'instant.
- Désolé, désolé... Calme-toi, je t'en pries, Clarisse...Un bébé, putain... chuchota-t-il. Ce soir, quand Chloé sera couchée, je te ferais l'amour comme jamais, bébé ! Et après on reparlera du carnet de notes ! S'exclama-t-il en souriant. Parce que j'imagine que ce sera à remplir pour ma survie durant la grossesse...
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Si tu m'apprivoises...
Romance"Si tu m'apprivoises , nous aurons besoin l'un de l'autre..." - Le Petit Prince Clarisse Foxfire ne pensait pas revenir dans cette ville, à Long Beach, New York. Tout ou presque la poussait à s'en éloigner. Alors y revenir, dans de telles conditions...