4 janvier 1943

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Rien. C'est exactement ce que je vois en ce moment. J'essaye de m'orienter dans cette tempête de neige en rentrant de ma mission en Crimée. Moi qui suis en charge de guider deux autres avions ! La carte sur les genoux et le chronomètre en main, je tente tant bien que mal de garder le cap. Mon cœur bat une mesure rapide et mes doigts tremblent autour du manche à balai. La peur ne m'aide pas à me concentrer. Je crains que les bourrasques ne me fassent dériver hors de ma trajectoire.

La formation en V que nous avons adoptée permet aux deux avions qui me suivent de me distinguer, tous les deux étant suffisamment près pour me voir dans la tempête. Être en formation si rapprochée est une pratique dangereuse mais j'ai confiance en mes camarades et en leurs aptitudes. Les deux avions comptent sur moi pour les mener à bon port. Les pilotes sont certainement angoissés de devoir rentrer à la base dans de telles conditions mais nous n'avons pas le choix. Je dois retourner au plus vite auprès de mon régiment qui attend notre retour. Tout le monde doit être inquiet de savoir que nous volons à travers une tempête. La bataille de Stalingrad, elle, n'attend pas sagement mon retour pour reprendre. Elle ne s'arrêtera que lorsque nous aurons chassé tous ces izmennik de notre patrie. Cette mission est déjà bien engagée et sa réussite est en bonne voie.

5 minutes 34 secondes que j'ai pris ce cap. Encore 1 minute précisément avant de changer de direction. Le manche à balai dans la main droite et la boussole dans la main gauche, je me prépare à virer vers le Nord afin de cont

La légende de l'Oiseau de feuWhere stories live. Discover now