Les jours passèrent et avec eux, les heures de vols. Les recrues avaient déjà appris les bases mais elles étaient loin d'être prêtes au combat. Pour le moment, elles s'exerçaient sur des Polikarpov Po-2, des avions très pratiques pour la formation. Relativement lents, très manœuvrables, ils avaient surtout l'avantage d'avoir deux postes de pilotage, ce qui permettait à l'instructeur de voler dans le même avion que la recrue. Ce biplan très maniable n'était pas adapté à la voltige. Les recrues se destinant au régiment de chasse allaient, pour leur part, devoir s'entrainer sur des Yak-1. Pour espérer piloter ces avions de chasse monoplace, les apprenties chasseurs devaient tout de même passer de nombreuses heures d'entrainement sur des Po-2. Ces jeunes femmes passaient leurs journées à voler ou à écouter les enseignements d'aviateurs expérimentés. Elles pouvaient avoir jusqu'à 14 heures de vol ou de cours par jours : à cause du manque de pilotes, une formation qui durait habituellement 2 ans avait été réduite à 6 mois. En cours, elles apprenaient à reconnaître différents avions ennemis comme les Messerschmitt 109, les Heinkel 111 ou encore les Focke Wulf 190. Elles passaient des heures à mémoriser leurs silhouettes sous tous les angles. Ces jeunes femmes étaient tellement motivées qu'il n'était pas nécessaire d'être aussi strict qu'avec les régiments masculins. Toutes ces filles se respectaient mutuellement. Elles faisaient leur travail sans qu'on ait à le leur demander. Elles devinrent des soldats par leur expérience au combat. Non pas en faisant des exercices ou en marchant au pas pendant une heure tous les matins. Elles étaient très solidaires entre-elles et se comportaient comme si elles faisaient partie d'une grande famille. L'absence de rivalité et l'atmosphère générale permit aux instructeurs d'effectuer très efficacement leur travail : transmettre les bases de la descente en piqué, de la vitesse de décollage, de l'atterrissage, du largage de bombes et de la navigation. Les descentes en piqué étaient particulièrement dangereuses. Plusieurs fois, l'instructeur avait dû prendre en urgence les commandes du Po-2 d'une recrue pour éviter un crash qui aurait assurément été mortel pour les deux occupants. Heureusement, et grâce à la prudence des instructeurs, aucune des filles ne fut blessée.
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La légende de l'Oiseau de feu
Historical FictionURSS 1941. Après la trahison des Allemands, les Soviétiques font face à de nombreuses pertes humaines et matérielles. L'ennemi avance rapidement. Il marche sur la Patrie. Pour pallier le manque de pilotes, l'Oiseau de feu, Héros de l'Union soviétiqu...