Mon intention de travail était de montrer l'impact qu'avait eu les femmes pendant la Seconde Guerre mondiale. Elles ont eu une grande importance et ont beaucoup apporté à celle-ci que ce soit au front, comme Marina Raskova ou à l'arrière, en prenant les places laissées vacantes par les hommes.
J'ai décidé de travailler sur une femme car leur statut a changé durant le XXe siècle. Ces changements nous affectent encore directement aujourd'hui et le « combat » de celles qui nous ont précédées n'est pas encore gagné. Choisir un personnage soviétique était aussi quelque chose qui me tenait à cœur. L'Histoire de l'URSS est peu connu chez nous. Mise à part les deux Révolutions, nous sommes peu informés sur ce qui s'est passé dans cet énorme pays. C'était aussi l'endroit parfait pour montrer ce que je voulais, car le droit des femmes y était assez avancé. Elles participaient grandement à la vie du pays. Marina Raskova était la personne idéale. Elle était connue en URSS mais aussi à l'étranger, comme en atteste les différents articles de journaux de l'époque. Elle a aussi apporté des changements concrets durant la guerre, en créant ses unités féminines lorsque l'URSS manquait cruellement de pilotes. Mais elle n'est malheureusement plus ou peu connue en Occident actuellement.
Dans ce travail, mon but était d'être le plus proche possible de la réalité. Les informations qui étaient à ma disposition étant déjà suffisamment peu nombreuses, je trouvais que les réduire encore aurait considérablement diminué l'impact historique de ma nouvelle.
Mon travail, comme précisé plus haut, est basé sur un personnage peu connu en Occident. Pour cette raison, deux livres m'ont été très utiles et sont ceux sur lesquels une grande partie de mon travail est basé. Ces livres sont Les sorcières de la nuit par Bruce Myles et Les Combattantes, Les aviatrices soviétiques contre les as de la Luftwaffe de Liouba Vinogradova. Ces ouvrages ont deux approches différentes de l'histoire de ces aviatrices. Bruce Myles fait part d'un récit plus romancé tandis que celui de Liouba Vinogradova est plus critique et plus fidèle aux faits étant donné les nombreuses interviews que l'auteur a effectuées pour écrire son livre.
De plus, la correspondance de Marina Raskova n'a pas été publiée ou du moins, je n'y ai pas eu accès pour mes recherches. Les lettres échangées entre elle et sa fille, Tania, sont toutes fictives.
Le rapport de mission a lui aussi été inventé cependant les éléments mentionnés sont réels et tirés du livre de Bruce Myles. Je me suis inspirée de photos de rapports militaires afin d'écrire ma version du compte rendu de cette mission. Je me suis aussi permise de changer la taille de la police pour des raisons de mise en page.
Le serment prononcé par les aviateurs est véridique. Je l'ai trouvé dans le film La bataille de Stalingrad : juillet 1942 - février 1943. Ce film est fait à partir d'images d'archives. Malheureusement, il n'y a eu aucune évocation spécifique des régiments féminins créés par Marina Raskova.
Et en ce qui concerne les différents discours prononcés tout au long du récit, ils sont tous fictifs. Pour cette raison, les écrire a été un défi pour moi. Je me suis donc inspirée de discours de Charles de Gaulle.
Dans cette nouvelle, j'utilise parfois le mot « filles » pour désigner les femmes des régiments créés par Marina Raskova. Cette utilisation se justifie par l'âge des recrues. Elles avaient, pour une importante partie d'entre elles, entre 18 et 20 ans. Elles quittaient pour la première fois leur famille et le lieu où elles avaient grandi. Pour cela, le mot femme peut être utilisé mais pour accentuer leur jeunesse, « filles » est plus approprié.
Je surnomme parfois Marina Raskova « l'Oiseau de feu ». Ce nom fait référence à un conte russe où il est question d'un oiseau de feu convoité par un tsar et les péripéties que rencontre l'un de ses fils pour le récupérer. J'ai choisi ce surnom pour la référence qui me paraissait adéquat en termes d'origine du conte, de connotation et de sens littéral. Un avion, comme ses occupants, peut être considéré comme un oiseau et le feu fait référence à la survie de l'héroïne dans la taïga, qui est une région froide.
De plus, les personnes que je nomme dans ce texte ont toutes existées mais n'ont pas forcément fait ce que j'ai décrit dans mon récit. J'ai trouvé ces noms dans les deux livres cités plus haut .
Je peux aussi ajouter que j'ai décidé de garder des références vis-à-vis de la réticence que les hommes avaient de travailler avec des filles, comme lorsqu'ils devaient escorter la 588e unité. Ils ont compris par la suite que les femmes étaient autant capables qu'eux de combattre et ont appris à apprécier leur compagnie. Ce préjugé fait partie intégrante du contexte de l'époque et n'était donc pas à négliger.
En ce qui concerne l'histoire de la survie dans la forêt, je me suis basée sur des articles trouvés sur retronews.fr. Dans le journal Ce soir du 8 novembre 1938, il y avait un article qui contenait presque l'intégralité du récit de Marina Raskova avec énormément de détails. Il ne manquait que la fin de cet épisode que j'ai trouvé dans le même journal mais qui datait, lui, du 13 octobre 1938.
Finalement, en ce qui concerne la date de la mort de mon personnage principal, elle est avérée, mais la façon dont elle s'est tuée l'est moins. Certaines sources avancent qu'elle s'est écrasée contre une falaise sur les bords de la Volga, tandis que d'autres relatent qu'elle s'est tuée sur le haut d'une colline. La mort des équipages des deux autres avions est, elle aussi, peu claire. Pour ces raisons, j'ai décidé de choisir ce qui me semblait le plus probable. L'option de la colline m'a semblé la meilleure car une falaise est en principe un obstacle dont l'existence est difficile à oublier et dont on ne s'approche généralement jamais. Cette option aurait fait paraître la mort de ce commandant comme stupide et aurait démontré un manque de concentration de sa part. Tandis que s'écraser sur le haut d'une colline me parait plus probable pour une erreur commise dans une tempête de neige. En ce qui concerne la mort des autres équipages, il me paraissait plus plausible, en considérant que pour suivre l'avion de Marina Raskova dans une tempête où la distance de visibilité était limité, ils devaient certainement être assez proche de son avion et qu'ils auraient donc eux aussi péri.
En ce qui concerne l'enterrement dans le mur du Kremlin, mis à part l'année de ses obsèques et les informations générales que j'ai pu obtenir sur internet, je n'ai pas trouvé de date exacte. Cependant, les personnes présentes, l'heure de l'enterrement, ainsi que quelques informations sur ce qui s'est passé lors des funérailles de ce Héros de l'Union soviétique, étaient écrites dans l'un des livres.
Bruce MYLES, Les sorcières de la nuit, pp. 135-136
Jean-Louis GUILLAUD, La bataille de Stalingrad : juillet 1942 - février 1943
CHARLES DE GAULLE PAROLES PUBLIQUES, Discours de l'Albert Hall [en ligne], (consulté le 15 octobre 2019)
ARTRUSSE, L'oiseau de feu [en ligne], (consulté le 7 août 2019)
Bruce MYLES, Les sorcières de la nuit, pp. 265-266
Liouba VINOGRADOVA, Les Combattantes, Les aviatrices soviétiques contre les as de la Luftwaffe, pp. 483-488
Bruce MYLES, Les sorcières de la nuit, p. 65
RETRONEWS, « Perdue dans la taïga sauvage », Ce soir 8 novembre 1938 [en ligne], (consulté le 7 octobre 2019)
RETRONEWS, « Le sensationnel et dramatique récit des aviatrices Grisodoubova et Raskova », Ce soir 13 octobre 1938 [en ligne], (consulté le 7 octobre 2019)
WIKIPEDIA, Marina Raskova [en ligne], (consulté le 8 février 2019)
Bruce MYLES, Les sorcières de la nuit, pp. 143-145
WIKIPEDIA, Kremlin Wal Necropolis [en ligne], (consulté le 17 août 2019)
Liouba VINOGRADOVA, Les Combattantes, Les aviatrices soviétiques contre les as de la Luftwaffe, pp. 326-327
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La légende de l'Oiseau de feu
Historical FictionURSS 1941. Après la trahison des Allemands, les Soviétiques font face à de nombreuses pertes humaines et matérielles. L'ennemi avance rapidement. Il marche sur la Patrie. Pour pallier le manque de pilotes, l'Oiseau de feu, Héros de l'Union soviétiqu...