Chapitre 33

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-  Cela fait un bail qu'on ne s'est plus parler.

Caroline se rapproche de Vincent qui a accéléré sa cadence de pédalage. Elle lui tend la main, Vincent la saisie pour la serrer comme il le fait avec ses amis.


- T'es resté jusqu'à maintenant au lycée ? Demande Vincent.

- Oui, j'avais UNSS. C'est pas payant, quand on casse rien, alors autant en profiter.

- C'est vrai, je suis d'accord avec toi.

- Dis, samedi dernier, tu le sentais comment ?

- J'étais stressé au début mais très excité lorsque le lycée a gagné.

- Ah, ouais ?

- Ouais, on souhaite que le lycée soit un peu plus mis en avant au lieu d'être pris comme le lycée fourre-tout du coin où tous les cas sociaux s'y rendent.

- T'as l'air d'être vachement touché par ça. Commente Caroline.

- C'est juste que je souhaite qu'il n'y ait pas de différences entre élèves populaires et élèves randoms au lycée. Ceux qui sont, systématiquement, invités aux fêtes alors qu'ils ne se connaissent même pas, et l'autre camps des gens «normaux » qui restent entre eux et s'amusent entre eux sans jamais être invités. Les randoms qui auront plus tendance à aller parler aux personnes populaires que des mecs assis en train de parler de jeux-vidéo parce qu'ils espèrent pouvoir se lier d'amitié avec eux afin d'être invités partout et d'enfin pouvoir devenir quelqu'un sous prétexte qu'ils font beaucoup d'activités en dehors des cours. Mais ça se retournera contre eux, car ils vivent à travers le regard des autres les gens populaires. Ils ne peuvent pas vivre en étant seul, c'est ce qui mène à donc à un tas de problèmes: les gens ne pouvant pas rester célibataires donc qui sentent qu'ils doivent toujours être en couple, des amis que tu côtoies de 8 heure à 18 heure, tout le monde qui est faux avec toi... Dénonce Vincent

- Personne qui veut te prendre les devoirs pour toi. Continue Caroline.

- Vraiment, aucune de tes amies n'a voulu ?

- Elles n'ont pas répondu à mes messages alors qu'elles étaient marquées en «connecté(e)».

- Ouais... C'est moche.

Suite à la dernière remarque de Vincent, les deux continuent à rouler en ligne droite sans parler pendant une trentaine de secondes.


« J'ai beaucoup trop parler. Je lui ai filé beaucoup d'infos sur comment je vois les gens. Cela pourrait tomber sur moi.» Panique Vincent, il décide de rompre le silence.


- Bon, je tourne ici. Salut !


Vincent tourne dans une ruelle sans regarder Caroline et continue sur son chemin.

- Hey ! Moi aussi, je tourne par ici. C'est plus court pour rentrer chez moi. Dit Coraline en suivant Vincent de derrière car la ruelle était trop petit pour que les deux vélo roulent l'un à côté de l'autre.

« Ok, merde, je dois faire quelque chose.» Continue à réfléchir Vincent.


Vincent demeure silencieux en espérant qu'un miracle se produise le sauvant in extremis de cette situation gênante.


- En fait, c'est moi ou t'essayes de m'éviter? Demande Coraline en élevant sa voix derrière Vincent.

- Hein?

- T'essayes de m'éviter c'est ça? Continue Caroline.

- Mais, non non. C'est juste que cette allée est un raccourcie pour rentrer chez moi.

- Tu habites carrément de l'autre côté, t'es sérieux ?

- Attends, d'où tu sais où j'habite?

- Je savais pas, j'ai dit au pif et t'es tombé dans le piège. Dommage pour toi, je veux des explications. Je ne t'ai même rien fait, même pire je me suis occupée de toi. T'essayes de défendre les gens qui sont mis de côté mais tu réagis comme ceux qui mettent les gens de côté!

- Ferme là ! Crie Vincent.


À la sortie de la ruelle, Vincent saute de son vélo et le saisit pour tourner sur lui même et repartir au sens contraire de la ruelle par où il est arrivé avec Coraline. Cette dernière observait attentivement le mouvement de Vincent en oubliant de regarder devant soi et se fait arrêter par le panneau devant elle la faisant tomber de son vélo.


Vincent toujours prit de panique s'en va.


- Désolé ! Crie t-il en s'éloignant de Coraline agonisant au sol.


« Trop de remu-ménage pour rien. J'espère qu'elle m'en voudra pas. Je veux dire, je ne l'ai pas touchée donc j'y peux tout simplement rien... Je vais faire part au club ce qui c'est passé. » Se dit Vincent.

Vincent accélère pour enfin arriver plus vite chez lui. Mais en sortant de la ruelle, Vincent percute un autre cycliste. Vincent valse sur quelques mètres avant de lever la tête et d'observer la victime qu'il a percutée. La foule se rassemble autour. Vincent se relève vite pour s'assurer de l'état de l'autre cycliste et s'aperçoit que la victime avait des cheveux blancs et des lunettes.

« J'ai percuté une mamie, putain. ». Se dit-il en roulant ses yeux et en touchant son nez avec sa main il se rend compte qu'il saigne et que son épaule et son genoux ne faisaient que de craquer avec chacun de ses mouvements.

Mais la foule de passant ne s'intéresse pas au cas de Vincent mais plutôt celle de la vieille dame qui n'avait aucune égratignure. Par contre, le guidon du vélo de la dame était endommagé et tordu avec le choc qui s'est produit. Des passants essayent de remettre la vieille dame sur les pieds. Mais elle ne semblait pas avoir besoin d'aides comparé à Vincent qui juste après s'être levé s'est écroulé sur ses genoux avec le sang qui commençait à lui cacher son champ de vision.

Le monde était autour de la vieille dame et Vincent était seul mais des âmes de la foule se retournent vers Vincent pour lui parler:


- Sale racaille ! T'aurais pu tuer la dame. Tu t'en rends compte ? Dit l'un.

- C'est à cause des fous comme toi qui roulent sans faire attention aux autres que je n'ose pas sortir dans la rue le soir. Lui lance un autre.

Le troisième se contente de cracher sur Vincent en l'insultant de « jeune drogué de merde.». Vincent reste sur ses genoux et ne bouge pas. Il continue à se prendre directement les insultes des passants, et cela sans broncher.


«Fais chier.» Se dit Vincent.

Les personnes le laissent tranquille, ils partent laissant un Vincent humilié de tous. Juste la vieille dame restait encore là à ses côtés. Mais elle le dévisageait, une mamie qui se doit être si gentille et chaleureuse avec le cœur sur la main le regardait de travers.


Elle s'approche de lui pour lui adresser un message.


«Enculé.» Chuchote t-elle en faillant perdre son dentier.


Vincent reste planté par terre avec la vieille dame qui s'en va avec son vélo étant à moitié tordu.

Vincent se couche sur le dos barrant le chemin à des passants jusqu'à ce qu'une personne lui cachant le soleil couchant lui tende la main.


- Allez, on bouge.


Le Clubs des AudacesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant