Rough

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There's a difference between
A want and a need
Some nights I just want more than me

***

Je m'étais tournée et retournée une centaine de fois dans mon lit cette nuit.
Je n'avais pas réussi à trouver le sommeil.

En fait, je me sens nulle.

Je n'ai pas pu décrocher un seul mot sur New York à qui que ce soit, même pas à Kylian.

Au fond de moi, rien n'était clair.
Est ce que je voulais y aller? Oui.
Est ce que je me sentais prête a tout laisser derrière moi? Non.

Ces deux réponses opposées formaient un véritable dilemme problématique et angoissant en moi.

Je suis nulle.
Trop nulle.

Et stupidement amoureuse.
Trop amoureuse.

Sans oublier le fait que je suis incapable de le dire.
Trop incapable.

Pitié... Que quelqu'un me sorte de cette situation houleuse.
L'enfer m'attend très certainement au bout du chemin.

Mon réveil sonne et me fait légèrement sursauter.
Je n'avais pas fermé l'œil de la nuit et une boule dans le ventre m'empêchait de respirer correctement.

Je sais que j'ai le temps de prendre une décision... Je le sais.
Je pourrais très bien rester ici et terminer mon année avant de partir et d'en débuter une autre à New York à la rentrée...

Alors qu'est ce qui cloche?
Peut être que mon père me manque trop... Même énormément.
Peut-être que j'en ai assez de passer la nuit sous mon oreiller pour m'empêcher d'entendre ma mère gémir.
Peut-être que j'en ai marre de travailler pour nous sortir de la merde...

Ouais j'en ai ras le bol de porter toutes ces responsabilités. Voilà pourquoi je rêve de m'envoler vers New York et ne jamais revenir dans ce trou.

Je m'assois précipitamment, ma tête était vachement lourde, ainsi que mes paupières, mais il fallait que j'aille en cours.

C'est donc péniblement que je me prépare et me dirige vers mon arrêt de bus.

Encore deux jours avant le week-end Kat... Courage.

Le lycée était aussi barbant qu'avant à présent, les problèmes avaient été écartés, plus aucun drame ne perturbait l'attention des élèves.

Quelques regards curieux me fixaient toujours chaque matin mais ça s'arrêtait là. Je n'avais plus la sensation de monopoliser l'attention et c'était parfait comme ça.

Je passe à côté d'une machine à café mais me rappelle que je n'ai pas un seul centime sur moi.
Putain, quel vie de merde...
Je détourne donc le regard et continue mon chemin jusqu'à la salle de classe.

J'arrive pile en même temps que Steven mais l'évite du regard.
Cette relation était bizarre depuis le début, et maintenant elle l'est davantage.

"Katrina..." Murmure-t-il de façon hargneuse.

J'avais compris qu'il se parlait à lui-même alors je ne lève même pas le regard vers lui, déjà agacée de sentir sa présence.

Il finit par me dépasser pour aller s'asseoir et je souffle bruyamment.
Steven venait s'ajouter à la liste des raisons qui me poussent à partir d'ici pour rejoindre mon père.

Je vais te détruire.

Depuis qu'il m'avait dit ça, c'était resté dans un coin de ma tête comme une mise en garde.