Rough

\40\

This boys ain't shit
I'm not here for it

***

"Alors Katrina...? Tu as l'air bien fatiguée."

Je lève la tête vers le type face à moi et hausse brièvement les épaules.

"Hmm... Baisez ma mère et ignorez moi, ce serait sympa."

Ça faisait deux heures qu'il était chez moi à faire jouir ma mère en continu.
Je vois pas pourquoi mon état l'intéresse brusquement.

"Oh? Tu ne veux pas en parler, d'accord, ce n'est pas grave."

Il enfile son pull qui traînait sur le canapé et j'avale mon aspirine en fixant le carrelage sale.

"Vous êtes pas défoncé? M'étonnais-je.

-Non, pourquoi tu sembles si surprise?

-Généralement, les clients de ma mère sont des dealers ou des pauvres déchets humains remplis de cocaïne."

Il émet un rire sonore en laçant ses chaussures.

"Ce genre de choses ne m'intéressent pas du tout. J'aime juste avoir de la compagnie parfois..."

Il se racle la gorge.

"Ça ne doit pas grandement t'intéresser...

-Vous êtes seul?

-Passé quarante ans... C'est dur de refaire sa vie lorsque votre femme meurt d'un cancer." Me confesse-t-il.

Je me mord les lèvres et pose mon verre sur la table.

"Je suis désolée.

-Ne t'inquiète pas."

Il ramasse sa veste et le reste de ses affaires et ouvre la porte en me fixant.

"Bon courage à toi."

Ça fait deux semaines que je suis déscolarisée et je m'ennuie à mourir quand je ne suis pas à la salle de sport pour travailler.

Je n'en ai pas encore parlé ni à Kylian, ni à ma mère et encore moins à mon père.
En fait, je reste cloîtrée chez moi et je sors seulement pour aller bosser.

J'ai le moral à zéro.
La seule bonne nouvelle c'est que je n'ai pas touché à une seule goutte d'alcool.
J'ai mal au crâne parce que j'ai traîné sur mon ordinateur trop longtemps.

Ma mère finit par sortir de sa chambre en sous-vêtements et me toise de haut en bas.

"Tu n'es pas en cours?

-Non.

-Je peux savoir pourquoi?"

J'éclate de rire subitement.

"Tu sais quoi? T'es en train de démarrer une conversation qui ne nous conduira nulle part, donc je vais prendre la porte."

Elle croise les bras contrariée et avant même que je n'ai le temps d'enfiler ma veste, quelqu'un toque.

"Va ouvrir ça doit être ton client qui a oublié un truc." Rétorquais-je.

Elle s'exécute en poussant un soupir de plainte et enfile tout de même sa robe de chambre avant de tourner la poignée.

"Bonjour?"

Apparemment non, c'était quelqu'un qu'elle ne connaissait pas.
Ou alors elle était trop défoncée pour le reconnaître.

Je souffle d'agacement et manque de m'étouffer en entendant la voix qui lui répond poliment.

"Bonjour madame... Kat est là?