IV- 𝚍𝚎𝚞𝚡𝚒𝚎𝚖𝚎 𝚌𝚘𝚗𝚏𝚎𝚜𝚜𝚒𝚘𝚗

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Bonjour Coline. Je m'appelle Sacha.

Je travaille dans le café du boulevard.

J'aime me balader sur la place du château, et c'est lors d'une de mes sorties que j'ai trouvé ton carnet, sur les bords de la fontaine.

Je t'avoue que je n'ai pas résisté longtemps à l'envie de le feuilleter, ma curiosité a pris le dessus.

Et j'ai alors découvert tous tes dessins, tes poèmes... Je les ai observés avec admiration et émotions. J'y ai lu toute ta peine et ta détresse. Pourquoi ? Je me suis questionné sur l'origine de ta douleur.

Je suis resté plusieurs heures assis sur cette fontaine, à lire et relire les pages de ce carnet. Puis j'ai fini par tomber sur ta lettre, cachée entre deux pages vierges.

Une déclaration, un cri du coeur, un appel à l'aide.

Je t'ai entendu Coline, et je veux t'aider.

Ainsi, je le ferais en deux étapes. Voici la première.

Je me suis longtemps cherché. Je me demandais qui j'étais, ce qui me représentait.

Dès mon plus jeune âge, je me suis démarqué des autres. J'ai tout de suite su que j'étais différent. Au fil des années, j'ai essayé de m'adapter, je me suis effacé pour créer un autre moi, dans les codes et apprécié. En vain. Je n'ai toujours eu que peu d'amis. J'étais un étranger, distinct des autres de mon âge. Je n'avais pas les meilleures notes, je parlais peu... Je me sentais seul.

Et j'ai fini par me détacher totalement du monde. En créant le mien.

Chaque jour je m'inventais ma bulle, mon univers. Je me créais une vie où je pouvais être qui je souhaitais, où on ne me jugeait plus.

Avec le temps je me suis assagi. Mais rêver reste mon moyen de garder la tête hors de l'eau. Lorsque je me sens étouffé, stressé, ou qu'une émotion trop forte me tient, je m'échappe. Le temps d'un instant, je flotte hors du temps et je m'apaise.

Je me suis trop souvent senti seul parce que je n'avais personne pour me prouver le contraire. Et c'est parce que je ne comprends que trop bien ce que tu ressens que je veux t'aider.

Chère Coline, voici mon histoire.

Et une dernière chose.

Si tu acceptes de me faire confiance, je te promets que la deuxième étape t'apportera beaucoup de réconfort.

Sois forte, et crois moi belle Coline, personne n'est seul.

Personne n'est seul Où les histoires vivent. Découvrez maintenant