IX- Cassiopée, la douleur

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La pluie ruisselait sur sa peau parcourue de frissons.
Cassiopée marchait dans les rues de la ville, suivant son ombre qui dansait en passant près des lampadaires.
Sous la voute étoilée, elle passait inaperçu.
Elle se sentait toute petite, inutile et ridicule face à l'immensité de l'univers.
Et elle l'était.

Cassiopée aimait les étoiles, ça paraissait évident.
Elle partageait son prénom avec celui d'une constellation.
Mais sa liaison avec le cosmos était due à bien plus qu'un simple nom.
Lorsqu'elle levait les yeux vers le ciel, une véritable oeuvre d'art s'offrait à elle.
Une nuée de couleurs remplissait les cieux sans qu'elle ne puisse en voir la fin.
Et lorsqu'elle baissait le regard, elle retrouvait ce tableau reproduit à l'identique.
Les traces d'un passage étoilé était dessinés sur sa peau.
Le bleu floutait ses yeux, le violet noyait son corps, les étoiles perlaient sur ses joues.
Chaque parcelle de sa peau était couverte d'un morceau d'univers.
Alors le soir, quand une nouvelle tâche faisait surface, elle courait à sa fenêtre.
Elle regardait le ciel et elle suppliait l'univers de lui venir en aide.
Elle cherchait des réponses dans les points lumineux, des réponses à la seule et unique question qui occupait son esprit.
Pourquoi ?

Aujourd'hui aussi elle repensait à ces soirs douloureux en marchant dans les rues.
Elle questionnait encore et toujours le même ciel, elle espérait encore et toujours une réponse à son pourquoi.
En vain.
Enfin ce soir-là, sous un lampadaire, près de son ombre dansante, son regard se posa sur un carnet de cuir noir.
Elle lança un regard plein d'espoir aux étoiles.
Elle n'eut en retour qu'un bref scintillement des astres questionnés.
Et cela lui suffit, alors elle l'ouvrit.

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