VII- Gabin, l'amour

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- Attends moi, j'en peux plus !

Gabin se retourna en riant.

- On a déjà fait une pause il y a dix minutes, t'as le cardio d'un vieux mon pauvre.

Gabin et Noah avait commencé leur randonnée en forêt il y avait une demi-heure mais avaient passé le plus clair de leur temps arrêté à cause de ce dernier.

Après avoir râlé encore un moment sans grande répercussion sur la vitesse de marche de son copain, Noah décrocha soudain un sourire vicieux.

Il croisa les bras et s'assit dans l'herbe, la tête haute et le regard défiant.

N'entendant plus les plaintes de son petit ami, Gabin s'arrêta et leva les yeux au ciel avant de se retourner, ayant pris conscience de la scène qui se déroulait derrière lui.

- Noah lève-toi... Si on n'accélère pas, la nuit va tomber avant qu'on ne soit rentré.

Le concerné soutenait son regard, un sourire moqueur aux lèvres.

- Pas mon problème.

Gabin s'approcha en soufflant, se retenant de rire tant bien que mal.
Il arriva aux pieds du boudeur et lui tendit la main pour l'aider à se relever tout en se questionnant sur l'âge réel de ce dernier.

- Bon gamin, donnes-moi ta main, il faut y aller.

Noah tira alors sur le bras qu'il lui tendait et en un clin d'œil, Gabin se retrouva projeté en avant, survolant son ami et atterrit douloureusement sur le sol.

Tandis que la victime se redressait pour se masser le dos, Noah, fier de sa blague, riait a gorge déployée face au visage grimaçant de son copain.

- Mon dieu si t'avais vu ta tête ! T'es vachement bien aréodynamique tu sais...

- C'est aéro, crétin.

Noah se retourna sur le ventre pour contempler le petit blessé.
Même le dos en vrac, il était d'un charme fou.
Au même moment, Gabin s'allongea de nouveau, espérant soulager son dos. Mais au lieu de ça, leurs têtes entrèrent en collision dans un bruit sourd.

- Aïe !!

Tout en jurant, ils se redressèrent en massant leur crâne.
Après un moment de silence ils se fusillèrent du regard puis éclatèrent de rire, se rendant compte de l'absurdité de la scène.

- T'es con...

- Tu rigoles, c'est toi qui t'es jeté sur ma tête.

Ils rirent encore un moment sans se rendre compte sur l'instant que le soleil commençait à se coucher.

Noah continuait tout de même de se masser la tête.

- Dit donc, t'as la tête dure.

- C'est toi qui es trop fragile. Fais voir...

Gabin s'approcha du garçon pour observer sa bosse.

- Effectivement tu as une jolie bosse...

Entre deux grimaces de douleur, Noah contemplait Gabin, concentré dans sa tâche.
Les sourcils légèrement froncés et ses mains écartant délicatement les cheveux du brun, il était craquant.

Noah avait maintenant totalement oublié sa blessure, captivé par son observation.

Tout en souriant, il déposa un furtif baiser sur les lèvres de Gabin.
Celui-ci détacha son regard de la bosse du brun pour le dévisager, faussement contrarié.

- Hé je suis concentré là.

Le fautif tira la langue, malicieux et Gabin sourit.

- Allez viens.

Ils se levèrent et se remirent en route.
Enfin ils arrivèrent, non sans peine, à leur destination finale.
Devant eux se dressait un immense chêne, si grand qu'il était impossible de voir sa cime.
Gabin s'avança vers l'arbre et parcouru l'écorce de ses doigts.
Noah lui, s'arrêta net et ouvrit grands les yeux.

- At-Attends, ne me dis pas qu'on a marché une heure dans la forêt parmi des moustiques assoiffés de sang et des racines qui font des croches-pattes, juste pour...ça ?!

Le blond le regardait en riant tandis qu'il s'assit aux pieds du chêne.

- Allez, arrêtes de râler et viens t'asseoir.

Sans grand enthousiasme, Noah s'installa aux côtés de son copain.
Ils restèrent un moment sans rien dire, appréciant le silence qui s'était installé.

- On n'est pas bien là ?

Gabin se tourna vers le petit brun et celui-ci fini par sourire.

- Ouais, c'est pas mal.

Gabin s'allongea et serra son Noah dans ses bras. Il ferma les yeux. Tout le reste avait disparu. Ils étaient tous les deux, blotti l'un contre l'autre face au reste du monde et plus rien n'avait d'importance. Ils étaient heureux.

- Gabin regarde...

Noah le fit sortir de sa rêverie en lui mettant un carnet sous le nez.

- Je l'ai trouvé derrière l'arbre.

Ils se redressèrent en observant l'objet.

- On l'ouvre ?

Le blond se tourna vers Noah et après une brève hésitation, hocha la tête.

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