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Pouvons-nous nous considérer comme un être vivant sans éprouver des sentiments ?

Cette question vous fera très certainement réfléchir.

Je l'avais tournée dans tous les sens et j'avais fini par en conclure que j'étais mort de l'intérieur.

J'etais étudiant dans une université et j'avais pour passion la littérature.
Je me réfugiais dans les poèmes, dans l'écriture où dans la lecture, les seuls endroits où je me sentait bien.

Il n'y avait qu'à travers les livres que j'arrivais à percevoir les sentiments que l'écrivain voulait nous faire ressentir au plus profond de nous.

Pendant mes années de lycée, je me réfugiais dans les livres pour oublié que j'étais le vilain petit canard.

Être souvent seul, et faire de soi son univers, cela peut être la source de grandes joies - George Perros

J'étais ce garçon mis à l'écart, qu'on retrouvait seul dans les couloirs ou à la cafétéria, j'avais eu même droit à un surnom : « le mec bizarres »

Les autres élèves me dévisageaient et chuchotaient quand je passais devant eux. Pour une personne normale tout ça l'aurait très certainement blessé mais moi je n'y faisais pas attention.

Les gens ne m'intéressaient pas, je me sentais bien dans ma bulle mais des fois j'avais l'impression d'être vraiment mort.
Autrefois je pouvais rire ou même pleurer mais désormais, le seul sentiment que je pouvais ressentir et exprimer était la colère.

Heureusement pour moi, je travaillais beaucoup pour l'enfouir au plus profond de moi et ne plus jamais l'utilisé.
Je faisais beaucoup d'efforts lorsque quelque chose m'insupportais et j'essayais de garder toujours un self-control.

Je n'étais pas comme les autres mecs de vingt ans, moi, je ne sortais pas entre amis, je n'avais jamais bu ni fumé et je n'avais jamais remis en question ma sexualité.

Mais pour connaître tout ça, il fallait sortir et rencontrer du monde.

Tout ce que je détestais.

Je ne voyais pas l'utilité d'apprendre à faire connaissance avec de nouvelles personnes parceque au final, ils me quitteront eux aussi.

Souvent avant de dormir, la même question me hantait, comment j'avais pu en arrivée là ?

Un jour je m'étais réveillé avec plein d'ambitions, aujourd'hui je retrouverai mes sentiments perdus.

J'habitais dans un petit appartement qui ressemblait à ceux des étudiants, environ trente-cinq mètres carrées, assez pour avoir une cuisine, une salle de bain, une chambre avec mon lit deux places et un salon assez grand pour moi, tout seul. C'était mes parents qui payait le loyer depuis mes dix-huit ans.

Il y avait un parc non loin de chez moi, où des parents amenés leurs enfants se dégourdir les jambes après une journée à l'école.

C'était en fin d'après-midi, je m'étais assis sur un de ces bancs et me mis à observé les gens dans ce parc.

Il y avait un couple heureux qui se tenait la main sur un banc en face du mien et qui s'embrassaient langoureusement.

Aucun sentiment.

Des enfants jouaient ensemble et riaient à plein poumons.

Aucun sentiment.

Et puis en rentrant chez moi, une femme pleurer devant mon bâtiment, je ne savais pas qui elle était. Elle avait de longs cheveux noirs et était assise sur le trottoir avec les mains sur le visage, je ne pouvais pas l'identifier mais ça ne m'importait peu, j'étais bien trop fatigué pour m'inquiéter et sans lui adresser un seul mot, je remontais tranquillement chez moi me préparer un bon ramen que j'avais achetée un peu plus tôt à la supérette.

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