LOST

-4

Je me retrouvai donc le visage bien marqué dans la voiture du mec que je détestais le plus au monde et nous allions tout droit en enfer.

Les urgences.

Outre le fait que sa voiture était splendide mais toujours aussi très grande par rapport à son si petit corps, que le paysage à travers ma fenêtre donnait un air très calme à la ville, je n'étais pas du tout à l'aise.

Ça faisait déjà dix minutes que nous étions partis, j'avais même pensé qu'il était en train de m'enlever tellement le trajet était long. Ces longues minutes où aucun d'entre nous ne prit la parole et je le remerciait intérieurement de ne pas parler de ce qu'il s'était passé, c'était très embarrassant.

- Tu étais au marché ?, demanda Jimin

- Ma vie t'intéresse maintenant ?

Le mec était bizarre et en plus de ça, je n'avais pas du tout envie de lui parler.

- T'es pas obligé d'être aussi désagréable, t'inquiète pas, on ira ensemble au marché et je te paierai tout ce que tu veux.

Ok, ce mec était réellement bizarre, c'était tout ce qu'il avait à me dire ?
j'aurais préféré qu'il ne prononce rien du tout, ça nous aurait évité cette situation plus que malaisante.

Ça ne m'avait jamais dérangé ce genre d'ambiance, au contraire sans le vouloir, j'en étais moi-même la source entre le reste du monde et moi mais à ce moment-là dans sa voiture de luxe qui sentait drôlement bon comme un mélange de vanille et d'orange, je voulais me plonger dans les livres de Molières.

Je voulais me sentir invisible comme au lycée ou à l'université mais là avec Jimin, nous n'étions que deux et je devais supporter son comportement d'enfant et cet air hautain.

Il avait toujours ce sourire en coin, il ne le perdait jamais et de mon siège je pouvais voir qu'il l'avait encore.

- C'est quoi ton problème, crachai-je

- De quoi tu parles ?

Il le faisait exprès ?

Non..

Il était con.

- Tu comprends que je ne t'aime pas ?, tu m'insupportes et ton sourire en coin, m'agace encore plus !

Il ne m'avait plus adressé un mot jusqu'aux urgences.

Je détestais les gens comme lui et être à ses côtés durant ce trajet interminable était comme supporter un enfant qu'il pleure pendant des heures.

Comme prédit, j'avais juste quelques égratignures et quelques bosses, le médecin ne m'avait pas fait de point de suture, ce qui m'avait soulagé car je détestais les aiguilles.

Jimin ne m'avait pas ramené chez moi, il devait sûrement être très énervé.

Pas étonnant les gens lui lécher sans arrêt les pieds, lui disait qu'il était mignon et j'en passe et des meilleurs.

Ce n'était pas mon cas et j'étais donc rentré en bus chez moi.

Le lendemain, ma journée se passa  comme les autres de la semaine, où tout le monde me dévisager, se moquer de moi et le meilleur pour la fin, les mecs de l'autre fois avaient fait tourner une vidéo de moi en train de me faire tabasser, sinon comme je disais, une journée banale.