Runaway || Han Jisung [Abandonné]

Chapitre 8 - Jisung

Jisung s'était senti délaissé quand ils étaient entrés dans la pièce. La voir aussi heureuse avec toutes ces personnes qui lui étaient totalement inconnues lui faisait se demander pourquoi elle n'était pas simplement restée avec eux plutôt que de lui demander de l'accompagner. Il avait presque envie de rentrer mais il savait qu'il se ferait tuer ; et puis Félix n'était pas là non plus. Il s'était donc assis sur le sol non loin de la porte et les avait regardés, les bras croisés sur ses genoux abîmés alors qu'il avait posé leur sac sur le sol à côté de lui. L'après-midi avait été long. Il avait eu l'impression d'être de retour à l'époque où Félix n'était pas encore arrivé.

Quand elle s'était finalement souvenue de son existence, c'était pour se rendre dans un club de ce qu'il avait pu comprendre. Jisung s'était alors rapidement levé pour la suivre alors que Nabi lui souriait gentiment. Malgré lui, il ne pouvait pas lui en vouloir : elle avait retrouvé des amis de sa première fugue qu'elle n'avait sûrement pas revu depuis donc il était normal qu'elle soit heureuse. Et puis ce n'était pas comme s'il n'avait pas l'habitude d'être seul. Mais puisqu'elle l'avait choisi lui il avait espéré qu'elle ne le laisse pas à la première occasion. Pourquoi pensait-il comme cela même ? Peut-être parce qu'elle était la première personne en dehors de Félix à le remarquer et l'apprécier.

Il faisait nuit depuis un moment déjà mais Jisung n'avait pas vraiment pris connaissance de l'heure qu'il était ; mais pour se rendre dans un club, il ne devait pas être tôt. Il avait passé l'après-midi les yeux dans le vide ou sur elle, perdu dans ses pensées. Tout cela le changeait de d'habitude, il n'était que rarement sorti du foyer puisqu'ils n'avaient simplement pas le droit et cela lui rappelait de mauvais souvenirs. Il avait hâte de découvrir celui-ci.

Une fois à destination, plusieurs personnes attendaient devant ce qui n'était en rien surprenant. L'enseigne illuminait la rue qui n'avait que peu de lampadaires de sa lumière bleue alors qu'ils se dirigeaient directement vers l'entrée. Le videur s'apprêtait à leur dire de faire la queue « comme tout le monde » jusqu'à ce qu'il voit qu'il s'agissait de Chan et qu'il les laisse passer. Il faillit arrêter Jisung mais un des amis de Chan passa un bras autour de ses épaules nonchalamment pour montrer qu'il était avec eux. Ils avaient sûrement déjà dû venir avec Nabi. Puis on refuse peut-être moins les filles. Ils furent accueillis par une forte musique et des basses qui tapaient déjà trop fort pour les oreilles de Jisung. Une fois ses épaules libérées, il suivit Nabi comme un enfant perdu jusqu'au bar auquel elle s'accouda. Ce dernier était très lumineux et renvoyait une image luxueuse. Un néon bleu faisait tout le tour du bar alors que de petites lumières descendaient du plafond de manière régulière et l'encerclaient d'une lumière plus ou moins forte. Tous les boissons et verres derrière le barman étaient éclairés d'une lumière blanche qui faisait presque mal aux yeux.

Jisung prit le temps de détailler l'homme derrière le bar ; il était plutôt bel homme. De beaux cheveux bruns bien coiffés, une tenue noire et blanche accompagnée d'une cravate qui lui allait à merveille. Des yeux fins et un sourire à tomber. Même un garçon le trouverait beau. Alors quand il s'approcha finalement d'eux deux, Jisung ne put s'empêcher de penser à Félix quand il leur sourit en leur demandant ce qu'ils désiraient. Nabi commanda deux verres, sûrement un pour chacun d'eux. Jisung ne buvait pas tant suite à certaines expériences ayant un peu mal tournées, mais il pouvait bien trinquer avec elle. Une fois les deux verres en main, elle lui en tendit un en souriant avant de porter le sien à ses lèvres et vider la moitié du contenu clair. Jisung resta un instant choqué de cette descente et espérait qu'elle ne finirait pas morte avant la fin de la soirée, même si cela semblait mal parti. Nabi resta un peu avec le garçon mais, une fois son premier verre fini, elle en commanda un autre et partit danser au milieu de la foule de monde aussi serrée qu'un banc de poissons poisseux.