Chapitre 12

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... Et je me recule. Je me détourne. Il me déstabilise et je ne suis pas sûre de réussir à lui parler s'il me charme ainsi. Il ne comprends pas. Je commence :

- Ce n'est pas Mathilde qui a décroché tout à l'heure. C'est moi.

Il souffle :

- Donc tu ne savais pas. Elle nous avait promis de t'en parler. Tu n'aurais pas dû l'apprendre comme ça.

- Je sais, dis-je en repensant à chaque instant où j'ai sincèrement cru qu'elle avait changé.

Je fonds en larmes et Nathan encercle ma taille et me rapproche de lui. Il colle sa tête sur ma nuque et mes sanglots redoublent.

- D'après toi, pourquoi elle ne te l'a pas dit ?

J'esquisse un bref mouvement d'épaule car je suis incapable d'articuler mot. Il continue :

- Parce qu'elle savait que ça te ferait du mal. Elle voulait te protéger, elle avait peur de te perdre. Tu ne peux pas lui en vouloir de s'être attaché à toi.

- Mais nous ne connaissons pas les limites de son mensonge.

- Laisse toi du temps.

Il resserre son étreinte et je me retourne pour nicher ma tête au creux de son cou. Je murmure assez fort pour qu'il m'entende :

- Je t'aime Nathan.

Il ne répond pas immédiatement mais pose son menton sur le haut de ma tête et me répond :

- Et moi plus encore...

Je ferme les yeux et me rendors alors que mon petit ami me caresse les cheveux. Lorsque je rouvre les yeux, je suis allongée dans mon lit, la tête contre le torse de Nathan. Il me susurre à l'oreille :

- Mathilde est venue nous chercher pour le déjeuner.

- Je ne descends pas. Vas-y toi.

Il souffle :

- Essaie de faire un effort. Au moins pour ton frère.

Je me redresse et me lève. Suivi de près par Nathan, je descends les escaliers à contre cœur. Je croise le regard soit-disant « désolé » de ma sœur. Je l'ignore et m'installe silencieusement à côté de Guillaume. Le repas me semble long et silencieux. À la fin du dessert, Mathilde me regarde et dit :

- Je suis désolée Gladysse.

Je me lève et avant de quitter la pièce je réponds :

- Moi aussi. Je suis désolée pour tes enfants. Ils auront une menteuse comme mère. Franchement, on aura vu meilleure tutrice.

Je sors de chez moi et m'aventure dans le bois. J'adore cet endroit même si les trois quarts de mes camarades s'y retrouvent. Notamment Jordan. Les mains dans les poches, j'observe les arbres. Je sens des mains entourer ma taille. Je reconnais le parfum de Nathan, alors je me laisse glisser dans son étreinte. Jusqu'à ce que je vois son visage. Ce n'est pas celui de mon amoureux, mais celui de Jordan. Ce dernier ricane :

- Je m'attendais à plus de rébellion de ta part !

D'abord choquée, je reprends mes esprits et tente de me débattre. Mais encore une fois, il a plus de force et me traîne dans la forêt m'éloignant du sentier que j'affectionne tant. Je hurle mais il exerce une pression si forte sur ma bouche que personne ne m'entend. Il resserre son étreinte. Je ne vois plus rien. J'ai chaud. Je ne sais pas comment me libérer. J'ai l'impression d'être prisonnière de mon propre corps. Comme s'il n'avait pas la force de se battre. Comme si cela n'en valait plus la peine. Je perds connaissance. J'entends un bruit, puis plus rien.

Mon meilleur ami, mon frère, ma demie soeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant