CHAPITRE 8 - Côme

472 50 77
                                    

- CÔME -

Ce jour-là m'a bien plus ébranlé que je n'oserais l'admettre. C'était la première fois que Céleste s'ouvrait à moi. La première fois que je la voyais pleurer. Et ce serait mentir de dire que cela ne m'a pas perturbé. La vérité, c'est que la voir si perdue m'a réellement percuté, et face à ses larmes si inattendues, je me suis senti... impuissant. J'ai été dépassé par les événements et complétement tétanisé.

Pourquoi n'avons-nous jamais aucun contrôle sur les choses qui nous tiennent à cœur ? Pourquoi sommes-nous destinés à regarder le monde se détruire sans pouvoir intercepter sa chute ?

J'aurais aimé pouvoir aider Céleste Astérion ce jour-là. J'aurais aimé pouvoir la prendre dans mes bras et lui assurer que tout allait bien se passer.

Mais je ne l'ai pas fait.

Je l'ai laissée pleurer, assis à côté d'elle, sans même pouvoir la soulager. Sans même vraiment oser la regarder. C'était comme si ses larmes avaient été trop dures à observer. Comme si sa douleur était bien trop profonde pour pouvoir la frôler sans me consumer. Alors j'ai éloigné mes mains des flammes, quand bien même j'aurais tout donné pour les éteindre. Et finalement, je n'ai jamais su ce qui l'avait chamboulée au point de s'effondrer de la sorte.

Depuis ce soir-là, j'ai l'impression que Céleste m'évite encore plus que d'habitude, et au vu de la haine qu'elle semblait déjà porter à mon égard, je ne pensais pas cela possible. Je lui ai proposé mon soutien et même mon numéro de téléphone, mais... débile... elle a dû me prendre pour un gros lourd. En tout cas, elle n'a pas accepté ; l'inverse aurait été inquiétant.

J'ai aussi essayé de prendre contact avec elle sur Instagram, mais elle n'a pas encore accepté (ou refusé) ma demande d'abonnement. Je me demande même si son compte est encore actif. Je ne suis pas certain qu'elle soit le genre de fille à alimenter son compte régulièrement. Le nom d'Amélia a flotté dans ma tête quelques jours, le temps de me décider à lui envoyer un message. Finalement, je décide de le faire. Je veux avoir le fin mot de cette histoire. Savoir quels démons tourmentent Céleste au point d'avoir verrouiller son cœur à triple tour. Je sais qu'elle en vaut la peine. Je l'ai toujours su.

Côme : Salut !

Amélia : Hey, salut toi !

Côme : Comment tu vas ?

Amélia : Bien, très bien. Et toi ? :)

Côme : Bien aussi.

Si on omet l'hématome sur mon épaule qui ne s'est pas encore résorbé et me fait encore affreusement souffrir.

Amélia : Côme ? Qu'est-ce que tu veux savoir ?

Pincé.

Côme : Tu lis en moi ou quoi ?

Amélia : Disons que je m'attendais à ce que tu m'envoies un message il y a plusieurs jours déjà.

Côme : Je suis si prévisible que ça ?

Amélia : Quand il s'agit de Céleste, assez, oui.

Côme : Comment elle va ? Je sais que « ce n'est pas à toi de me parler de ça », mais elle n'était vraiment pas bien l'autre soir, je sais pas si elle t'en a parlé, mais je savais vraiment pas quoi faire.

Amélia : Elle m'en a parlé, oui. Elle est venue chez moi directement après, elle ne pouvait pas rentrer chez elle.

Côme : Elle ne pouvait pas ?

Les astres brilleront toujoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant