Tarakona

Chapitre 9

Mon père m'a dit un jour : « un jour tu trouveras les tiens ».

On aurait dit une sorte de caverne sans couloirs. Comme une énorme grotte. Il y avait quelques dragons qui volaient par-là, mais beaucoup moins que dehors. Une femme vint nous chercher pendant que j'admirai les lieux. Yoongi se crispa et son visage se ferma. Il avança sans parler, et je le suivis sans parler. La femme m'intimidait, avec son armure de guerrière. Yoongi était raide, on aurait dit un robot.

Moi : On va où ?

Ma voix n'était qu'un murmure, j'étais très intimidé. Yoongi me répondit sur le même ton.

Yoongi : Voir leur reine. Sait-on jamais, on pourrait être dangereux.

La dernière phrase, il avait élevé la voix pour que la femme l'entende. Elle ne broncha pas, ni ne se retourna, mais je pus deviner qu'elle souriait. Nous continuâmes à marcher jusqu'à une porte. Je ne savais pas qu'il y avait une porte dans cet endroit. En même temps, je ne savais pas qu'il y avait une montagne creuse qui abritait des Tarakona. Nous la traversâmes et j'ouvris de grands yeux. Il y avait là un espace vert, magnifique. Des arbres, des cabanes. C'était un deuxième monde sous terre. Ou du moins, sous les montagnes. Il y avait des sources d'eau, des sentiers, un ciel. C'était beau. Mais ce qui accapara mon attention, ce fut les Tarakona. Ils étaient nombreux, très nombreux. Il y en avait sous forme de dragons, d'autres sous formes humaines. Tous nous observaient, c'était oppressant. Je me rapprochai de Yoongi, qui avait un regard haineux. Il serrait les poings si fort qu'il allait se faire mal. Je lui pressai l'épaule et suivis la femme. Je ne parlai pas, mais j'observais. Nous arrivâmes devant un mur géant. Au pied se trouvait deux trônes, ou siégeaient une femme et un homme. Ils ne portaient pas de couronnes ni aucune dorure qui les distinguaient des autres. Et pourtant, ils dégageaient une grande puissance et incitaient au respect. Je restai debout, les observant, tandis que Yoongi grinçait des dents. Il lançait des regards noirs à tous ceux qu'il voyait. Il finit par se sentir gêné, personne ne parlait.

Yoongi : Tsss, on va pas rester dans cette situation jusqu'à demain.

Je retins un sourire. Puis, la reine prit la parole.

-Yoongi, cela fait longtemps. Comment vas-tu depuis le temps ?

Yoongi : Je suis là pour le petit.

Il parla sans répondre à la question. A ce stade, c'était un manque de respect. Les personnes qui assistaient à cette réunion, c'est-à-dire tout le monde, passèrent en mode agressif. Mais cela ne fit ni chaud ni froid à Yoongi. Je m'approchai de lui et lui parlai à voix basse.

Moi : Tu ne devrais pas être un peu plus respectueux ?

Yoongi : Si. Mais aucun ne mérite mon respect !

Il avait élevé la voix pour se faire entendre. Je posai ma main sur son bras pour lui éviter de faire une connerie. Il se détendit très légèrement. La reine n'avait pas réagi à l'insulte. Elle souriait tristement. Puis, elle se tourna vers moi et se rapprocha. Je me cachai derrière Yoongi, un peu effrayé.

-Je m'appelle Lisa. Et toi ?

Moi : Jungkook.

Elle paraissait gentille, mais je n'accordais pas ma confiance facilement. Yoongi trouvant que les choses n'avançaient pas assez, toussa et prit la parole.

Yoongi : Le gamin est un Tarakona.

Soudain, toute l'attention était tournée vers moi. Des chuchotements se firent entendre. J'étais très gêné. Le roi s'était levé et approché de moi. Alors qu'il allait ouvrir la bouche, tout se mit à tourner autour de moi. Je m'agrippai à Yoongi. Ma vue se brouilla et le bourdonnement intempestif reprit. Mais cette fois, c'était encore plus violent, et je me mis à hurler.

Yoongi : Eh Jungkook calme toi, respire, c'est normal. Ecoutes ma voix.

Je respire de façon saccadée. Je prends peur, je n'ai jamais connu pareille douleur. Je sens naître en moi le même picotement dans le ventre que le jour où ma ferme a brûlé. Il faut que je me calme si je ne veux pas perdre le contrôle.

Yoongi : Oh merde sa température augmente ! Il est brûlant !

Lisa : Jungkook, calme-toi, tu as peur, c'est normal.

Je les entendais mais leurs paroles n'avaient aucun sens. Le bourdonnement devint un sifflement, mes oreilles saignèrent. Je n'en pouvais plus, ma résistance tomba. Je m'évanouis en voyant des flammes dévorer l'herbe.