Tarakona

Chapitre 5

Je faisais une halte pour me rafraîchir. Le soleil brillait dans le ciel. La chaleur était intense pour Wahangu. Il avançait lentement. Cela faisait cinq jours que je voyageais, mais les montagnes ne se rapprochaient pas pour autant. J'étais fatigué, et je ne fis pas attention. Il me sauta dessus et je tombai au sol. Je ne pouvais pas bouger, et un couteau se posa sur ma peau. Je ne fis plus un geste, mourir n'était pas dans mon programme du jour. Il me releva brusquement.

-Tu tentes quelque chose, je te tue, c'est clair ?

Moi : Très clair.

Il me relâcha doucement et je me tournai vers lui. Il était mince, blond. Il avait plusieurs armes sur lui. Sûrement un chasseur. Ces personnes étaient des voleurs très doués, souvent solitaires. C'étaient des combattants hors normes. Logiquement, ils ne tuaient pas les gens. Celui-ci m'observa en me tournant autour. Son couteau effleurait ma peau, sans jamais faire d'entailles.

-Tu es bien jeune pour être sur les routes. Où sont tes parents ?

Je ne répondis pas. Il esquissa un sourire narquois.

-Tu n'es pas très bavard on dirait.

Il me fit face. Je n'étais pas si terrifié, j'en avais vu d'autres. Il me poussa vers son cheval noir et m'attacha les mains à la scelle. Il prit les rênes de Wahangu et l'attacha à son cheval aussi. Il monta sur son étalon et partit au trot. Je le suivis en silence, après tout, je n'avais pas le choix.

-Tu es jeune, plutôt beau gosse, et tu me sembles être assez endurci. Tu vas me faire gagner un paquet d'argent au marché noir.

Je grimaçais. J'allais être vendu comme un esclave. Nous voyageâmes toute la journée, et une grande partie de la nuit. Quand il décida enfin de faire une pause, je n'en pouvais plus. Mais je n'avais pas sorti un mot, je ne lui ferai pas le plaisir de m'entendre me plaindre. Il alluma un feu et commença à faire griller de la viande. Il allait attirer des animaux avec la fumée. Ou des ennemis. Je le regardais d'un mauvais œil se délecter de son repas. J'étais affamé, mais j'étais toujours attaché à son cheval. Il finit par s'endormir, et moi, j'étais toujours debout. Je ne pouvais pas m'asseoir, sinon je prenais le risque de me faire écraser par les chevaux. Et lui il dormait tranquillement. Si je pouvais, je le tuerais. Les heures passaient, et je n'avais toujours pas de solution. J'avais bien essayé de couper la corde, mais je n'avais plus mon poignard sur moi. Et dès que je bougeais, le cheval se mettait à hennir. Alors que le soleil allait se lever, j'entendis du bruit. J'étais crevé, j'avais mal aux pieds. Je tournai la tête mais ne vit personne. Mes liens tombèrent au sol. Je clignai des yeux, surpris. Je n'avais vu personne, et il n'y avait aucune flèche ou couteau au sol. C'était inimaginable. Je me frottai les poignets et me tournai vers mon kidnappeur. Il semblait encore dormir, mais en observant de plus près, je pus voir une bosse sur son front. Il était assommé. Les choses m'échappaient, et je n'aimais pas quand les choses m'échappaient. Je tournai la tête et sursautai. Un homme se tenait devant moi. Il m'indiqua de ne pas faire de bruits, et détacha Wahangu. Je ne cherchai pas à comprendre et enfourchai mon cheval. L'inconnu monta sur le cheval noir et partit au galop. Je le suivis sans réfléchir. Il fallait que je mette de la distance avec mon kidnappeur. Je m'arrêtai après trois heures de cavalcade. L'inconnu s'arrêta aussi et me regarda.

-Que fais-tu ? Il faut s'éloigner au plus vite.

Moi : Nos chemins se séparent ici. Merci de m'avoir sauvé.

Je partis au triple galop vers l'Est, vers les montagnes. Mais l'inconnu me suivit. J'essayai de le distancer, mais il ne me lâchait pas. Wahangu commençait à fatiguer, et je dus ralentir l'allure. Je pestai et fis une pause près d'une rivière.

-Au fait, moi c'est Yoongi.

Moi : Tu me veux quoi Yoongi ?

Yoongi : Savoir où tu vas.

Moi : A l'Est. Vers les montagnes.

Yoongi : Pourquoi ?

Moi : Cela ne te regarde pas. Je n'ai pas besoin de toi, donc...

Je ne m'étais pas reposé depuis deux jours, et je ne fis pas attention. Je glissai en arrière et me cognai la tête contre une pierre. Je ne voyais plus très bien, et je me sentais emporté par les courants de la rivière. Heureusement, Yoongi me rattrapa et me sortit de l'eau. Je toussai pour faire entrer de l'air. Une fois que je me fus calmé, Yoongi me sourit malicieusement.

Yoongi : Pas besoin d'aide hein ?