No Regrets

1.

"Etre fort, c'est avoir la volonté de vivre et accepter de mourir le moment venu". Ida.S

Il y avait une brûlure acide persistante dans son estomac. Elle pouvait entendre son cœur battre dans ses oreilles, elle pouvait sentir les larmes chaudes et salées qui coulaient sur ses joues.

Tous ses sens s'étaient décuplés et ses larmes semblaient pénétrer dans sa peau comme pour lui rappeler constamment sa misérable défaite.

Impuissante, une voix résonna en elle.

Complètement et totalement impuissante.

Serrant sa mâchoire fermement, les menottes en métal qui retenaient ses poignets prisonniers , elle se sentaient paralysée alors qu'elle se tortillait, ne se souciant pas de savoir si l'acier brut effleurait sa peau et la meurtrissait. Il n'y a que la douleur physique lui rappelait qu'elle était encore en vie.

La fureur, la haine et le ressentiment sans fin brûlaient sans relâche, et tout ce qu'elle voulait c'était que ça cesse. C'était tellement inconfortable, tellement fatigant. Elle voulait juste que tout finisse enfin. Elle voulait crier aux cieux supérieurs, les maudissant pour la condamner à vivre comme ça. Elle l'aurait fait, mais sa bouche était plus sèche qu'un four.

Il y avait toujours une forte croyance qu'il y avait un paradis et un enfer. On dit que les gentils, les innocents, les 'bons' allaient au paradis, savourant dans une vie éternelle et paisible. C'etait les 'méchants', les personnes qui font du mal, qui allaient au fond de l'enfer. Mais là encore, l'existence d'une vie après la mort était toujours discutable.

Elle savait cependant qu'il y avait un enfer dans ce monde. Elle l'avait vu, vécue. Pourquoi? C'était tellement injuste; elle ne voulait pas être comme ça. Pour abriter une telle rage, le ressentiment et l'agonie. Elle n'a jamais voulu tuer, elle n'a jamais voulu haïr et elle n'a jamais voulu vivre en enfer.

Tout ce qu'elle avait demandé était la paix, le bonheur, le sentiment d'appartenance; cependant, il semblait que tous ces souhaits étaient loin de sa portée. "Oi, lève-toi."

Elle leva lentement la tête pour faire face à la voix froide et soudaine, son regard chocolat perçant rencontrant les orbes gris terne de l'étranger.

Des yeux bruns hantant, observa-t-il avec un visage apathique quand leurs regards se rencontrèrent.

Des yeux qui connaissent la misère. L'expression de l'homme fut remplacée par un air renfrogné. Ses courts cheveux noirs se balançaient quand il se penchait, libérant les chaînes qui attachait la jeune femme au poteau avec un clic sur la serrure, mais il garda toujours les menottes en métal attachées autour de son poignet.

"Erwin veut te voir dans son bureau", l'informa-t-il d'un ton monotone. "Dépêche-toi."

Respire,

Elle se prépara mentalement alors qu'elle mordait durement sa lèvre. À contrecœur elle se leva, maintenant fermement son expression toujours impassible. Malgré l'agitation qui faisait rage dans son cœur, elle n'allait montrer aucun signe de peur à personne; elle ne pouvait pas paraître faible, surtout pas devant lui.

On n'aurait jamais connu le tourbillon d'émotions qu'elle éprouvait actuellement avec un visage aussi stoïque. Son escorte la conduisit dans les couloirs étroits du quartier général de Bataillon d'Exploration dans un silence épais et tendu. "Qui est cette morveuse à côté du caporal?" elle avait entendu quelqu'un dire lorsqu'elle passa.