No Regrets

31.

Année 848 - Ville souterraine

L'une des plus belles choses de la vie est peut-être la mort, pensait Ida. C'était la fin finale de la vie, un timbre qui garantit l'immobilité de tout être vivant. Il y avait quelque chose de si fatal dans ce mot, et pourtant sa finalité était si belle. On ne pouvait pas lui reprocher une telle pensée, étant donné que l'endroit qu'elle appelait sa maison était une misérable ville souterraine puant la tromperie, la mort et la destruction.

C'était la ville qu'Ida Starke appelait sa maison, mais pour elle, la maison n'était qu'une idée abstraite. Son vrai foyer n'était probablement plus qu'un tas de décombres.

Cela fait vraiment trois ans que le mur Maria est tombée ? Maintenant qu'elle y pense, c'était l'hiver, n'est-ce pas ? Bientôt, cela fera quatre ans. Comme le temps passe vite.

Ida est restée éveillée dans son lit en repensant à tout ce qu'elle avait accompli et survécu au fil des années, contre toute attente : un toit sur la tête, un ventre plein et un lit de plumes chaud. Franchement, c'était tout ce dont elle pouvait rêver il y a quatre ans, lorsque le Mur est tombé et qu'elle n'avait plus rien.

Sa main se recroquevillait sous son oreiller lorsque la pensée lui vint qu'il n'était pas totalement impossible de quitter la ville souterraine et d'acheter un billet et une citoyenneté pour le monde d'en haut. Lorsqu'elle était plus jeune, son rêve de toujours était de retrouver un jour sa famille, aujourd'hui la seule qui lui reste - son père, le si grand commandant du Bataillon d'Exploration Erwin Smith.

Elle s'était demandé à quoi il ressemblait. Sa mère le décrivait comme juste et remarquablement beau. Mais là encore, Ida ne l'avait jamais vu et comme elle était une photocopie exacte de sa mère, il était difficile d'imaginer à quoi il ressemblait.

Ida avait souvent pensé à retourner dans le monde d'en haut, où le soleil brillait et où l'air était frais et vif - le souvenir nostalgique était encore si palpable dans son esprit. Mais aussi vite que cette pensée l'a frappée, elle s'est dissipée lorsqu'elle a pensé à tout ce qu'elle devrait laisser derrière elle si elle partait.

"Ida..." elle entendit une voix rauque et une paire de mains chaudes lui serpentèrent le ventre. "Es-tu réveillée ?"

Elle roula sur un sourire sur son visage. "Oui, je suis réveillée, Seth. Pourquoi tu ne dors pas plus ?"

Seth plissa les yeux et utilisa ses coudes pour se pousser du lit. Il a passé un cheveu dans ses cheveux bruns et a étudié les poches sous ses yeux. "Tu ressembles à un cadavre - comme si tu n'avais pas fermer l'œil de la nuit. Qu'est-ce qui ne va pas ?"

"Tout va bien", dit Ida sans ménagement, mais en voyant l'air sceptique sur son visage, elle soupira. "Ce n'est rien", réaffirma-t-elle, en se détournant de lui. "J'ai juste beaucoup réfléchi."

"Penses-tu à repartir ?" entendit-elle dire Seth d'une voix retentissante après une longue pause. En entendant cela, Ida se retourna vers lui. Un regard sur son visage et il a su qu'il avait frappé le clou en plein dans le mille. "Ida, si tu veux partir..."

"Je ne veux pas partir." Ida l'interrompit brutalement, en sortant du lit. C'était encore la même conversation, elle savait que Seth la convaincrait de rester, comme il le faisait toujours.

Une fois, elle lui avait fait part de son curieux et éternel désir de voir son père biologique une seule fois. Elle voulait rencontrer l'homme pour lequel sa noble mère avait tout jeté, l'homme qui avait abandonné sa fille unique pour l'humanité.