𝗠𝗶𝘀𝗮𝗻𝘁𝗵𝗿𝗼𝗽𝗲 • ᴍᴀʀᴋʜʏᴜᴄᴋ

𝒹𝑜𝓊𝓏𝑒

Pour la première fois de ma vie, je rentre du lycée accompagné de quelqu'un. Donghyuck. Il suit mes pas durant le trajet que je parcoure en une demi-heure habituellement. Mais Donghyuck est plus lent que moi, et je dois ralentir la cadence de ma marche pour calquer mes pas sur les siens.

Depuis que nous avons franchi la grille du lycée, il me parle de sa passion débordante pour la musique, le chant, le piano. Je l'écoute d'une seule oreille, repensant au moment où je l'ai vu chanter derrière le piano. C'est évident qu'il aime ça, je peux le dire à cet air qu'il avait lorsqu'il jouait et laissait sa voix emplir la pièce. Apaisé, et heureux.

« Tu prends pas le bus ?»

Sa question me tire de mes pensées.

« Euh, non.

- Ça t'épuises pas de faire ce chemin tous les jours? Ce serait plus facile et plus rapide de prendre le bus non?

- Je... préfère marcher, je balbutie, ça me vide la tête. »

Il hoche la tête, sans rien ajouter, à mon plus grand soulagement.

Arrivés devant chez moi, j'ouvre la porte pour laisser rentrer Donghyuck, et je le suis.

« Voilà, c'est chez moi...» je déclare gêné.

Je n'ai vraiment pas l'habitude d'inviter des gens chez moi, et je ne sais pas du tout ce qui je suis censé faire dans ce genre de situation.

« Il y a personne? me demande-t-il sans remarquer mon embarras.

- Non, ma mère est au travail, et il y a que nous deux sinon.

- T'as pas... de frères et sœurs? s'enquiert-il, hésitant

- Non, je commence, et mes parents ont divorcé, répondant à la question qu'il n'osait pas poser.

- Ok...

- Et toi ?»

Je vois à son expression que je l'ai surpris. En même temps, depuis que je l'ai rencontré, il fait la conversation pour nous deux, et ça n'a pas l'air de le déranger, alors le fait que je lui pose une question est plutôt inattendu.

« Je vis avec mes parents, mes deux grandes sœurs et mes deux petites sœurs, dit-il reprenant rapidement sa contenance.

- Quatre sœurs ?

- Ouais, je sais... C'est pas facile tous les jours c'est moi qui te le dis. »

Donghyuck accompagne ses paroles d'une expression faussement désespérée, en levant ses sourcils exagérément, dissipant le léger malaise qu'il y avait entre nous.

« Bon, tu veux la voir cette platine ?»

Il acquiesce, tout excité, alors je l'emmène vers ma chambre, là où se trouve l'objet en question.

« Waouh! » s'exclame Donghyuck les yeux brillant, comme un enfant devant ses cadeaux de Noël.

Je le regarde contempler la platine sous toute ses coutures, et sortir le fameux vinyle de son sac. Il le positionne sur l'appareil avec délicatesse, et lorsque la musique démarre, il applaudit, tout heureux. Il se tourne vers moi, et il m'adresse son plus beau sourire.

« Merci beaucoup! C'est génial, vraiment ! »

Et je ne peux m'empêcher de fondre devant ce sourire qui illumine toute la pièce.