Black Swan

Chapitre 2

" Ne considère pas ta souffrance actuelle comme une malédiction, mais plutôt comme une source de motivation qui te mènera à la réussite "

Jean Claude Kouadio

***

Voilà maintenant une semaine que j'ai envoyé un message à Harry et une semaine que je n'ai pas eu de réponse de sa part. Je commence vraiment à m'inquiéter. Alors oui, vous allez me dire " mais Louis, tu ne le connais pas, tu ne connais rien de lui " et moi je vous répondrais " je sais, mais j'ai cette sensation qu'il n'est pas quelqu'un de banal pour moi ou plutôt qu'il va avoir une grande importance dans ma vie. J'ai comme cette sensation qu'il a besoin de moi, tout comme je vais avoir besoin de lui. C'est stupide mais c'est réel et je le sais ".

Je divague un peu et mes pensées sont centrées sur une seule et même personne depuis une semaine : lui.

Et si il lui était arrivé quelque chose ? Et si j'étais arrivé trop tard ? J'aurais dû voir ses tweets plus tôt. J'aurais dû être là pour lui plus tôt.
Je sens quelqu'un me donner un coup de coude et je sors immédiatement de mes pensées. Matthew me regarde avec des gros yeux me montrant que notre professeur d'Histoire - Géographie attend une réponse de ma part ... mais une réponse à quoi ?

" - Louis ... alors ?
- Je ... pardon mais vous pouvez répéter la question s'il vous plaît ? "

Madame Theodora soufflant d'agacement.

" - Je te demandais la date du début et de la fin de la guerre d'Algérie. "

Je fronce les sourcils, attendez quoi ? On est passé a un autre chapitre. Je pensais que nous étions encore en géographie.

" - Uhm ... euh ... je ... mille neuf cents... "

Et voilà que je panique, tous les regards sont sur moi, je cherche de l'aide dans les yeux de mon soi-disant meilleur ami. Rien. Il ne m'aide pas. J'entends Mayrone me souffler la réponse.

" - Mille neuf cents cinquante quatre - mille neuf cents soixante deux ", dit-il en chuchotant.

" - Louis ? J'attends.
- Mille neuf cents cinquante quatre - mille neuf cents soixante deux ! ", m'écrié-je

Madame Theodora roule des yeux, elle a bien vu qu'on m'avait donné la réponse. Notre professeur d'Histoire-Geographie passe donc à la suite sans oublier d'ajouter : " Mayrone ne sera pas toujours là pour te sauver ".
Je me retourne vers Matthew et le fusille du regard. Sérieux ? Je suis toujours là pour lui glisser les réponses quand il en a besoin et moi rien ? J'ai vraiment l'impression que depuis qu'on est dans ce foutu lycée, notre amitié est maintenant à sens unique... ou alors elle a toujours été comme ça. Puis je me retourne vers Mayrone pour lui murmurer un petit merci et me concentre sur le cours, ne voulant pas, encore une fois, attirer toute l'attention sur moi. Je suis déjà assez rouge écarlate comme ça.

" - Hey Louis !
- Salut Auguste.
- Tu manges avec moi ce midi ?
- Je mange avec Matthew et Mayrone, mais tu peux venir si tu veux !
- Oh ... non merci. On mangera ensemble Jeudi.
- Pas de soucis Auguste.
- À plus Louis ! Et fais attention à toi. "

Je lui souris et pars rejoindre Matthew et Mayrone.
Auguste est un de mes amis, nous déjeunons ensemble tous les jeudis, ses amis et les miens suivants le même cours particulier, nous sommes donc que tous les deux. Auguste n'apprécie pas les deux M comme il les appelle, il dit qu'ils sont nocifs pour moi. Je dois avouer que je ne comprends pas pourquoi Auguste pense cela, les deux M sont très gentils et je passe de bons moments avec eux ... enfin je crois ?