👑 Le Journal D'un Prince 👑

𝐈𝐈𝐈 - 👑 𝐌𝐨𝐧 𝐬𝐞𝐫𝐯𝐢𝐭𝐞𝐮𝐫 👑

ℭ𝔥𝔢𝔯 𝔧𝔬𝔲𝔯𝔫𝔞𝔩...

Cela faisait trois ans que Namjoon était à mon service en tant que serviteur personnel.
Et il n'avait plus du tout la mignonne petite bouille du début ni même la taille. Il était même presque aussi grand que moi.

J'avais vu sa personnalité changer et évoluer au fil des années et elle me plaisait de moins en moins.

Il avait à peine neuf ans et déjà il était au même niveau que moi. Il allait à l'école publique.

Il était surdoué.

Alors, il avait ce petit air hautain qui m'énervait tant et je passais mon temps à tout faire pour qu'il disparaisse de son visage. Pour cela, j'utilisais toutes sortes de subterfuges, c'était puéril mais cela m'amusait. Aujourd'hui encore, j'en ressens le plaisir malsain de toutes ces farces que je lui avais faites sans jamais qu'il ne bronche... sauf cette fois-là. Cette fois où son regard avait pris une teinte étrange et qui m'avait semblé dangereuse. Mais c'est une autre histoire.

Depuis qu'il était entré au collège, il voulait que je devienne plus "adulte" et que je "cesse mes enfantillages". Il me grondait alors qu'il devait être sous mes ordres. Il commençait à se rebeller et je voulais changer de serviteur.

Je le lui avais dit, je l'avais menacé de le renvoyer et la seule chose qu'il avait trouvé à me dire, bien loin d'en être effrayé :

"Je ne suis en rien votre serviteur mais votre ami. Et je dois dire que cela commençait à m'épuiser. je pourrais désormais étudier correctement et cesser de couvrir vos inepties idiotes."

Je l'avais regarder, effaré, et, voulant lui enlever cet air suffisant de son visage, j'avais fait la chose la plus indigne de mon rang. je l'avais frappé. C'était ma première fois. C'était douloureux.. mais qu'est-ce que ce fut bon !

Son regard surpris, légèrement apeuré, valait tout l'or du monde.

Pourtant, ivre de colère, ce sont mes larmes qui s'étaient mises à couler et c'est lui qui s'est ensuite excusé et qui m'a consolé. Je l'avais détesté pour cela et je m'étais encore plus haï pour avoir été si faible après avoir été si fort.

Cependant, depuis ce jour, il n'a plus parlé de me quitter et plus jamais je ne l'ai menacé de le renvoyer. Je voulais le torturer encore un peu plus longtemps ! C'était mon ami désormais, je pouvais donc jouer avec lui plus souvent et de tout !

Mais, même si elles étaient puériles, je continuais mes blagues, à tester toutes les farces et attrapes qu'il pouvait exister. Parfois même, j'autorisais mon idiot de petit cousin à participer. Non pas à faire souffrir mon ami, non, il ne servait qu'à me donner des idées de douces tortures.

Oh, ce n'étaient pas des tortures dignes d'un grand dictateur, mais plus d'un jeune psychopathe et mesquin jeune garçon que j'étais. Mon plus grand exploit : l'avoir fait rire à en pleurer et supplier que je le détache. Pourtant, c'était lui qui avait accepté mon défi et servi de cobaye lorsque j'apprenais à faire des nœuds. Et, le voir là, assis sur cette chaise, son regard toujours aussi neutre, à ma merci... Je n'ai pu résister ! C'était bien trop tentant.

Peut-être ce fut ce moment-là ?

Peut-être ce fut à cet instant que tout changea ?

Que mon cœur, bien qu'il batte déjà énormément quand il était dans la même pièce que moi, devint... différent ?

Ce regard brillant, ce rire cristallin, ce sourire, ces fossettes... Toute cette facette qu'il ne me montrait jamais et que je découvris pour la toute première fois.

Ce jour qui marqua aussi, cette étrange distance entre nous qui ne sembla que croître.

Ce jour où, une fois libéré de mes liens, le regard froid et meurtrier, il me dit ces mots qui restèrent gravés en moi et me plongèrent dans une profonde colère que je n'arrivai à sortir, de peur de laisser exploser au grand jour ce que je refusais de croire, d'accepter.

" A partir d'aujourd'hui, je ne serai plus votre ami, majesté... je serai votre simple et humble serviteur.".

Ce mot résonna étrangement en moi, rageusement et douloureusement en même temps.

"Mon serviteur...", avais-je alors répété tel un perroquet, serrant mes poings à en blanchir mes doigts.

Si c'était ce qu'il voulait... il serait donc définitivement mon "serviteur".