Chapitre 56. Hero and Mika first encounter (2)

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Une heure plus tard je suis toujours caché derrière ce tronc d'arbre, mais je commence à m'impatienter. Personne n'est encore sorti et la fatigue me gagne. Je n'ai pas beaucoup dormi hier soir, j'étais trop excité de le voir à nouveau. Mais qu'est-ce que j'allais lui dire quand je le verrai ?? Je n'en avais aucune idée, en plus ce garçon ne semblait pas très bavard. C'est à peine s'il a prononcé deux mots quand nous nous sommes vus la dernière fois. Il est parti sans même me donner son nom.

Pourquoi m'a-t-il sauvé ? Comment s'appelle-t-il ? Est-ce qu'il a des amis ? Voudra-t-il que je devienne un autre de ses camarades ? Est ce qu'il aime les mêmes choses que moi ? Je suis tellement curieux. C'est la première fois que quelqu'un m'intrigue autant. Mes pensées sont interrompues quand le bruit métallique d'un portail retentit. Je tourne la tête vers la maison pour voir qui est celui ou celle qui s'apprête à sortir quand je reconnais cette silhouette.

J'écarquille les yeux quand le garçon de la dernière fois sort de la maison. Je l'observe attentivement pour être sûr qu'il s'agit bien de mon sauveur. Il portait encore un tee-shirt noir mais cette fois avec un jogging blanc et une sacoche noire. Mon cœur battait furieusement dans ma poitrine. C'était bien lui.

Le même regard indifférent, la même démarche fluide et nonchalante, et le même style vestimentaire. Je déglutis. Maintenant que je le voyais après des jours de recherche, je n'osais pas l'approcher. Il ne m'avait pas semblé si intimidant la dernière fois. Sans doute parce que j'étais trop amorphe pour le regarder aussi attentivement.

Il sort de la propriété et se dirige dans ma direction. Je m'oblige à surmonter ma peur et sort de ma cachette. Je le regarde avancer vers moi les yeux dans le vide. Il semblait absent et je décelais une certaine mélancolie sur son visage. Il ouvre grand les yeux quand il me voit. Est-ce qu'il se souvenait de moi ? J'avale ma salive et balbutie :

-              Bon... Bonjour. Je suis Mikael Watson. Je ne sais pas si tu te souviens de moi mais... la dernière fois des garçons m'ont embêté et tu es venu m'aider.

Il fronce les sourcils et me regarde et silence. Ce garçon est vraiment bizarre. Pourquoi reste-il silencieux ? Il ne sait pas parler ?

-              Euh... tu... Comment tu t'appelles ?

Toujours pas de réponse. Il reprend son chemin et passe devant moi en m'ignorant royalement. Je suis complètement déstabilisé. Son attitude me laisse perplexe et me vexe un peu. Qu'ai-je fait pour qu'il m'ignore comme ça ? Comme suis-je supposé devenir ami avec quelqu'un qui refuse de me dire deux mots ? De plus, n'ayant pas vraiment d'ami de mon âge, je ne sais pas trop comment m'y prendre. Faire la causette n'est pas vraiment mon fort.

Dans élan de courage, je décide le suivre pour voir si j'arrive à lui tirer deux mots. Je tiens absolument à lui montrer ma gratitude pour l'incident de la dernière fois. Peu importe combien il est spécial, ce garçon reste mon seul et unique sauveur. Mon hero. Je suis gêné de le suivre comme ça en silence mais de son côté, il ne me fait aucune remontrance. Peut-être qu'il s'en fiche ??

Il nous conduit vers une partie plutôt éloignée du quartier ou la verdure se fait plus abondante. Je ne connaissais pas du tout cet endroit. J'ouvre les yeux, émerveillé. Nous prenons le chemin d'une petite pente et quelques minutes plus tard nous arrivons en haut. C'est magnifique ! Le garçon s'assoit sur un gros rocher, toujours en silence et fixe droit devant lui.

La vue qui se dresse devant nous est indescriptible. Quel endroit paisible... mais tellement reculé du monde et tellement... triste aussi. Je m'assois sur le rocher à mon tour, à côté de mon compagnon tout en gardant une distance polie. Nous restons à contempler le paysage sans prononcer un mot. C'était tellement étrange ; j'avais cherché cet individu pendant des jours et maintenant j'étais assis auprès de lui en train d'admirer un panorama digne d'une peinture dans un musé comme si c'était la plus naturelle des choses. Nous ne parlions pas, mais j'étais content. Parce qu'il me laissait rester avec lui, il ne me repoussait pas.

First, Reunion [ Tome 1 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant