Chapitre 109.

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Je regarde Hellen éblouie, comme un cerf devant les phares d'une voiture. Non c'est une blague ? Dites-moi que c'est un mauvais rêve ! Ne me dite pas que je vais être obligé de me coltiner la fille de Satan comme collègue de travail ?

Ma pire – ma seule – ennemie me lance un regard rayonnant d'hypocrisie. La panique me gagne. Je suis prise de sueurs froides. Comment est-ce possible ? Qu'est-ce que ça veut dire, merde !? Je ne peux pas croire que cette garce ait planifié tout ça exprès ? Pourquoi irait-elle aussi loin ?

-             Ravie de faire ta connaissance Joséphine « s'exclame-t-elle d'un ton mielleux »

Crispée, je la fixe sans répondre. Je suis en état de choc, je ne m'attendais vraiment pas à ça. Teddy me lance un regard interrogateur.

-             Ça va Joséphine ?

Je cligne rapidement des yeux en déglutissant.

-             Oui, oui je... Excuse-moi... Ravie de te connaitre aussi, Hellen.

-             J'espère qu'on va bien s'entendre « ment-elle »

Je hoche la tête et grimace un sourire. Cette journée risque d'être longue. Très longue.

...

Teddy s'est chargé de la formation d'Hellen une bonne partie de la matinée, de ce fait, elle n'a pas encore eu l'occasion de venir m'asticoter. Je soupire. À quoi diable pense-t-elle ? Cette fille ne peut pas me supporter - et je le lui rends bien - alors il n'y a aucun risque qu'on arrive à travailler ensemble de manière efficace. Heureusement que je finis à l'heure du déjeuner aujourd'hui, je n'aurais pas à supporter ce parasite de la pire espèce toute la journée.

Je passe les heures suivantes à m'occuper de la caisse et à ranger des produits dans les différents rayons.

Un peu plus tard, je suis en train d'étiqueter un produit quand quelqu'un se poste à côté de moi. Je tourne la tête et je la vois. Super.

-             Salut boucle d'or « lance-t-elle provocante »

Je la toise sans répondre. Mon Dieu qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Je dois déjà la voir à la fac – ce qui représente beaucoup trop de temps si vous voulez mon avis – et maintenant il faudra que je la supporte sur mon lieu de travail ??

-             Je n'en reviens pas qu'on soit collègue. On risque de s'éclater pas vrai ? "continue-t-elle d'un ton pince-sans-rire" Enfin ... certainement pas autant que toi ces derniers temps.

L'allusion est limpide. Je la regarde méchamment.

-             Tu n'as pas autre chose à faire ? Travailler par exemple ? C'est pour ça que tu es la, non ?

-             Pourquoi faire ? Quand on se tape une Cendrillon des temps modernes comme collègue, je pense qu'on peut se la couler douce "crache-t-elle, venimeuse"

Je détourne le regard. Je ne veux pas qu'elle remarque à quel point sa présence m'affecte. Mon professionnalisme s'est fait la malle à la seconde ou cette fille est venue m'adresser la parole. Tout ce qui sort de sa bouche sonne comme une insulte à mes oreilles, voire une provocation.

Je continue mon étiquetage en essayant de faire abstraction de sa présence gênante mais Hellen sait très bien comment m'atteindre :

-             Alors, ça donne quoi avec notre bel anglais ?

Je me raidis.

-             Quel homme n'est-ce pas ?

Ignore-la ...

First, Reunion [ Tome 1 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant