First, Reunion [ Tome 1 ]

Chapitre 38. La révélation

Je l'aime.

Ça y est. Je l'ai enfin accepté. J'ai arrêté de lutter de contre mes sentiments. La tâche a été ardu, j'y ai mis toute ma haine, ma rancœur, ma peine, et mes regrets pour refouler ce que je ressentais. Mais c'était inutile, je ne pouvais plus me le cacher.

Je ne niais pas ce qui s'était passé. Car oui, bien que je l'aime encore, je le déteste toujours autant. Ce n'était pas près de changer. Mais ceci n'effaçait pas les sentiments que j'avais avant. J'ai fait en sorte de les cacher dans un recoin au plus profond de mon cœur, mais je ne les avais toujours pas effacés. Pendant deux ans j'ai avancé dans ma vie essayant de ne pas regarder en arrière, en me répétant de l'oublier, lui, et tout ce que j'ai vécu, en bien ou en mal. Mais quand nous nous sommes revus sur ce parking le jour de la rentrée, j'étais tellement choquée et incertaine, que lorsque je l'aie eu en face de moi ça a été comme si j'hallucinais. C'était à la fois incroyable, c'était... c'était impossible de l'avoir en face de moi. Mille images ont traversé mon esprit, tous mes sentiments se sont mélangés et pendant un instant, vraiment très court, la seule chose dont j'aie eu envie était de le serrer dans mes bras et de lui dire à quel point il m'avait manqué.

Cependant je suis vite revenue à la réalité, peu importe le nombre d'année qui passent, Hero sera toujours Hero. Il ne m'a fallu que 5 min pour me rendre compte qu'il n'avait pas changé, qu'il était toujours le même garçon secret, irascible et égoïste que j'aie connu. Au fil des semaines, il s'est chargé de me prouver que j'avais raison. Bien malgré moi je me suis rapprochée de lui et j'ai appris à mieux le découvrir, le déchiffrer, le cerner. Ses fréquentations, ses réactions, et son comportement envers les femmes était tout ce dont j'avais besoin pour comprendre que je devais garder mes distances. Il n'était décidément pas l'homme qu'il me fallait. Même Maurane que je ne connaissais pas depuis longtemps me mettait en garde contre lui, sans oublier Félix.

Je pousse une plainte, sentant les larmes pointer le bout de leur nez. Adosser contre la porte de ma chambre, les genoux relevés, mes pensées tournent à plein régime. J'avais pris une douche et enfilé un vieux jean avec un chemisier maison. Les dernières heures me paraissaient irréel, comme si ce n'était pas vraiment moi qui avais vécu tous ces instants de volupté mais une autre, et que je m'étais contenté d'être une simple spectatrice.

Mais non, c'était bel et bien moi. J'avais fini par céder à cette attraction brulante, qu'il m'inspirait. Jamais je n'aurais imaginé que les choses iraient aussi loin. Il m'a fait découvrir et ressentir des choses que je ne soupçonnais même pas, l'intensité de mes réactions à son contact m'ont terrifiées (sans oublier le fait que je ne pouvais pas m'empêcher de rougir en y pensant) mais cela m'a permis de réaliser que je ne suis qu'une pauvre niaise. C'était si pathétique d'aimer le même garçon depuis mes 12 ans. Un amour à sens unique, un fantasme. Oui, un béguin d'ado devenu une fixation.

Je ne peux peu retenir mes larmes une seconde de plus. Je pleure et extériorise tout ce que je garde au fond de moi depuis si longtemps. Il fallait que ça sorte sinon je risquais d'imploser de l'intérieure. Ma mère et moi ne parlions jamais de son histoire avec mon père. Ayant perdu son âme sœur de manière aussi brutale, elle souffrait toujours de sa disparition, mais je donnerais n'importe quoi pour lui demander si l'amour se passe toujours ainsi. Est-ce toujours aussi passionnée et intense mais excessivement douloureux ? Ou était-ce, ce que je récoltais pour être tombée amoureuse d'un homme comme Hero ? Sulfureux, hargneux, et distant. Pourquoi n'étais-je pas tombée sous le charme de quelqu'un qui me ressemble ? Après tout ne dit-on pas : "qui se ressemble s'assemble ?"

Dans mon cas, il aurait mieux valu que je jette mon dévolu sur une personne ordinaire et sans problème. Hero était décidément trop compliqué pour une fille simple et banale comme moi. Il oscillait sans cesse le chaud et le froid et ça me rendait folle. Il n'hésitait pas à faire preuve de tendresse allant jusqu'à me toucher et m'embrasser de la plus douce des manières, pour se montrer blessant et infect la seconde suivante. Son attitude après sa noyade en était la preuve. Il pouvait se montrer si fermé. Que cachait-il pour être si peu enclin à s'attacher aux gens ? Car il me l'avait dit lui-même : personne ne comptait à ses yeux.

"je refuse que quelqu'un ait une telle importance pour moi"

Encore une formule à rajouter à l'équation qui finissait par un résultat négatif. Qu'est-ce que j'y gagnerai en aimant quelqu'un qui refuse d'aimer personne ? Encore plus de douleur, encore plus de déception et de regret. Ça ne servirait à rien que je lui ouvre mon cœur, car pour lui, il ne s'agirait pas d'amour, mais de désir, exactement comme aujourd'hui. En effet, pour Hero ce qui avait eu lieu entre nous n'était qu'une simple affaire d'hormones, mais pour moi ça signifiait bien plus. Si je le désirais autant c'était parce que je l'aimais, l'un n'allait pas sans l'autre. Je ne faisais pas partie de cette catégorie de personne capable d'éprouver du désir pour quelqu'un qu'elle n'aimait pas.

C'était une évidence et ça me tuait, car j'aurais préféré que les choses restent uniquement sur le plan physique, sans aucun attachement émotionnel. Ça me faisait mal de le reconnaitre, mais ce rendez-vous en sa compagnie avait renforcé mon amour à son égard à tel point que j'ai dû affronter la vérité.

Mais ma décision était prise. Il ne devait pas savoir ce que je ressentais. Tant pis pour moi. Après tout, j'étais passé maitre dans l'art de lui dissimuler mes sentiments, et ce depuis des années. Certaines choses ne changent jamais. Hero ne s'attachera jamais à moi. J'étais juste une fille parmi tant d'autres et ce n'était pas ce que je souhaitais, je voulais bien plus qu'il ne sera jamais disposé à me donner. Je méritais mieux. L'humiliation serait trop cuisante si jamais il découvrait ce que je ressens pour lui depuis si longtemps. Je deviendrais une autre de ces filles casse-pieds qui l'aime bien, le genre de fille dont Maurane m'a parlé et je m'y refuse. J'essuie les larmes qui ont coulé sur mes joues et me lève du sol.

Travailler un peu sur mes cours m'aiderait peut-être à penser à autre chose. Je me rends dans ma salle de bain, attrape un élastique dans mon petit panier et attache mes cheveux en un chignon désordonné tout en m'observant dans le miroir. Je m'arrête net quand je remarque une grosse trace rouge sur mon cou. Qu'est-ce que ?! Je m'empourpre quand je réalise ce que c'est. Un suçon. Comment ne l'avais-je pas vu avant ??

Je reste plantée la comme une idiote en fixant la marque sur ma chair meurtrie. Il avait été jusqu'à marquer mon corps de manière aussi intime, comme si je lui appartenais, comme si nous étions quelque chose l'un pour l'autre, pour finir par me ridiculiser encore une fois. Je n'étais pas une experte, mais j'avais la conviction qu'un homme ne faisait pas de suçon à tout-va, à de simple partenaire sexuel. C'était un tatouage amoureux, reflet d'un attouchement entre deux personnes qui s'aiment. Alors pourquoi ?

Voir cette marque sur mon corps après ce qu'il s'est passé quelques heures plus tôt m'agaçait et me perturbait.

Flash-back / Deux heures plus tôt...

Cc tout le monde. Voila notre chapitre 38. Qu'en pensez vous ? 😁 Nous avons un grand progrès apparemment. Jo à enfin admis qu'elle aime toujours Hero! 🎉 c'est déjà ça!

Rdv dans le prochain chapitre pour un flash back sur la fin de leur sortie en forêt. Hehe sorry ! C'est pour le prochain.

Voir en media : I hate you, i love you de gnash. À écouter en meme temps. C'est l'état d'esprit de Jo purement et simplement.

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Bisous. 😘