Ambiguity [ NAMGI ]

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Elle me regarde à son tour puis dit :

— C'est la mère de Namjoon....elle est morte...

Après ces quelques mots, la pièce tombe dans un silence glacial. Je reste immobile, comme paralysé, l'information tournant en boucle dans ma tête : La mère de Namjoon est morte.

Je n'arrive pas à le croire. C'est impossible. Elle allait mieux, ces derniers temps... Comment cela a-t-il pu arriver ? Namjoon ne m'a jamais dit qu'elle était encore malade, ni que sa santé se détériorait. Mais... pourquoi Namjoon n'est-il pas là ? Où est-il ?

Paniqué, je demande :

— Où est Namjoon ?

Mon père se retourne vers moi, l'air grave.

— Il a besoin d'être seul, murmure-t-il.

— Mais il est où ?

— On ne sait pas. Il ne nous a rien dit avant de partir.

Je me dirige immédiatement vers la porte, mais ma sœur m'attrape par le bras.

— Laisse-le, dit-elle doucement. Il a besoin de solitude.

Je me libère brusquement et quitte la maison en courant. Mon père crie après moi, mais je n'écoute pas. Je ne peux pas le laisser seul après ce qui vient de se passer. Je sais à quel point cette perte peut le dévaster, et je crains qu'il ne fasse une bêtise, comme la dernière fois.

Je cours jusqu'à sa maison et tente d'ouvrir la porte, mais elle est fermée à clé. Il n'est pas là. Je me remets à courir, cette fois en direction de l'hôpital où sa mère avait été admise. Le trajet est long, même en courant. J'arpente les rues de Séoul, les yeux aux aguets, espérant l'apercevoir. Arrivé à l'hôpital, je ne le trouve toujours pas. À bout de souffle, je m'effondre au sol, le cœur battant la chamade. Cela fait des mois que je n'ai pas ressenti cette douleur dans ma poitrine, et elle ne m'a pas manqué.

Je tente de calmer ma respiration tout en essayant de deviner où il pourrait être. Lentement, je me relève, malgré l'oppression qui pèse encore sur mes poumons. La douleur importe peu ; je veux juste retrouver Namjoon.

Pensant aux pires scénarios, je fonce vers le pont le plus proche. J'examine le pont, puis les eaux en contrebas, mais il n'est pas là. Soulagé, je continue de chercher. Après avoir fait le tour de l'hôpital, je me rappelle soudain qu'il m'a déjà parlé d'un endroit qu'il aime. Peut-être est-il là-bas ?

Je cours alors vers le canal de Cheonggyecheon. Je scrute chaque visage autour de moi en espérant le voir, bousculant quelques passants sans y prêter attention. Par chance, je l'aperçois enfin, un peu plus loin. Il marche lentement, la tête basse, une cigarette entre les doigts.

Les larmes me montent aux yeux, mais un sourire se dessine malgré moi. Je reprends ma course et, malgré la douleur qui me brûle le torse, je me jette dans ses bras dès que je le rejoins. Il se tend, surpris, avant de m'enlacer à son tour. Nous restons ainsi, en silence, jusqu'à ce que des sanglots étouffés s'élèvent. Il pleure. Je le serre encore plus fort.

Sentir ses larmes me brise. Incapable de retenir les miennes, je pleure aussi. Nous restons comme cela, un long moment, sans rien dire. Le temps semble suspendu ; même la douleur dans mes poumons s'efface. Je suis simplement là, avec lui, partageant sa peine.

Au bout de quelques minutes, je m'écarte légèrement. Il fait de même, détournant le regard. Je pose une main sur sa joue, encore humide de larmes. Il relève légèrement la tête, mais évite toujours mes yeux. Ses paupières sont rouges et gonflées. Je sèche doucement les larmes qui continuent de couler, puis, d'un geste tendre, je l'embrasse.