Chapitre 28

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Je sais pas pourquoi mais, je suis stressée, ce qu'elle va me raconter ça s'en doute me glacer le sang.

- Je n'ai jamais eu une enfance comme les autres. Mon père était juste un taré, il se prenait pour un savant fou. Très jeune, j'ai compris ce qu'étais la faim, il m'enfermait au sous-sol pendant plusieurs jours, dans le noir, dans une cage, sans eaux ni nourritures. Il voulait savoir, à quel point le corps humain pouvait résister à la faim et à la soif. Il a fait ça à ma soeur et à ma mère. Ma mère faisait je crois de l'hypoglycémie, et de l'hypertension, elle avait des médicaments à prendre. Pour lui, lui donner ses médicaments c'était enrichir le lobby pharmaceutique , donc pas question de lui donner des médicaments. Quelques temps après, elle en est morte.

Tout ça le choque déjà, mais je sais que le plus dur, est à venir.

- Heureusement pour lui, ma mère avait pas de famille ou d'amis à part nous, donc personne pour pleurer sa perte. Il l'a juste enterré au pied d'un arbre, dans un parc. Si tu te le demande, il nous avait déscolarisés ma soeur et moi pour pouvoir tester toutes ces expériences comme il le voulait.

- Mais pourquoi tout le monde t'appelle le « cobaye » mais pas ta soeur ?
- J'allais y venir. Pour lui, la soeur était la réincarnation parfaite de sa mère, il l'a trouver magnifique, donc un jour, il lui a remis sa liberté, elle avait le droit de retourner à l'école mais à condition de ne rien dire sur ce qu'il se passait chez dans notre sous sol. Skyler, tu peux encore renoncer à écouter ce que je vais te dire.
- Non, continue, je veux savoir, après tu te sentira mieux, beaucoup plus légère. Je parle en connaissance de cause.

Elle inspire profondément, comme pour se remémorer ses mauvais souvenirs.

- Comme ma mère était morte et ma soeur libre, il ne restait que moi, donc toute son attention était sur moi. Il m'a fait beaucoup choses atroces, me faire boire de la javel, m'empoisonner et voir comment le corp réagissait. M'écraser les membres avec une masse et voir à quel vitesse mon corp s'en remettait. Il aimait aussi m'asperger d'eau, et m'électrocuter par la suite. Une fois, j'avais été impolie selon ses dires, donc il m'a accroché au mur en me clouant des visses aux pieds et aux mais' comme Jesus.

Elle me montre ses paumes de mains, et je vois des cicatrices, elles ont l'air si profondes et douloureuses.

- Par la suite il m'a fouetté des heures et des heures jusqu'à que je m'évanouisse. Il m'éclatait des ampoules sur la tête, parce que pour lui en faisant ça, je n'aurais que des bonnes idées qui apparaissaient. Il aimait aussi me mettre du citron ou du piment dans les yeux, quand il jugeait que je le regardais trop avec le « mal » en moi. Sa spécialité était de m'étrangler jusqu'à l'évanouissement.

Elle s'arrête, et regarde dans le vide.

- Mais la pire chose qu'il ait put me faire, c'est faire participer ma soeur à ma torture. Il l'obligeait à la frapper jusqu'au sang et m'éclater la tête sur le sol froid de notre sous sol. J'en ai voulu à ma soeur, parce que j'avais l'impression qu'elle aimait ça, mais je devais sûrement me tromper.

Un silence s'installe, et nous nous regardons dans les yeux, attentivement.

- Mais comment tout ça s'est finit ? Dis-je intriguée.
- Un jour, mon père est allé acheter des cigarettes, et il est jamais revenu. Mais je n'arrive toujours pas à dormir.
- Pourquoi ?
- Tant que je ne l'aurais pas fait mal, tant que je l'aurais pas à mes pieds, je ne pourrais jamais dormir tranquillement. La haine et la vengeance me ronge petit à petit, comme...je sais pas comment expliquer.
- Comme un feu, un feu qui nous consume de l'intérieur.
- Oui, c'est exactement ça, mais je ne m'en fais pas, un jour, il sera devant moi, et je le ferrais souffrir.

Je pose ma main sur son épaule, pour l'apaiser, son âme aussi, à l'air tourmenté et je comprends ce qu'elle ressent.

- Bah dites donc, je comprends pourquoi t'es si susceptible, j'ai bien fait d'écouter à la fenêtre.

Nul autre que Ivar rentre par la fenêtre de mon salon et s'installe sur mon canapé, entre Némésis et moi.

- Faut vraiment que t'arrêtes d'écouter aux portes ou aux fenêtres Ivar. Dis-je agacée
- Donc ça veut dire que t'as tout entendu ? Tout ce que j'ai dis ? Dit moi amie.
- Je n'ai pas perdu une miette si tu veux savoir.

Et c'est reparti, les deux se disputent à nouveaux comme des enfants.

- Stop! Ivar comme t'es là, comme maintenant tu as connaissance de nos passés respectifs, à ton tour de nous faire part du tiens.

Ivar enlève sa veste, s'installe droit comme un piquet. Il regarde dans le vide, et son regard devient subitement très sérieux.

- J'avais tout pour être heureux.

Quelle histoire à dormir debout, va t'il nous sortir encore une fois.

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J'espère que vous aurez aimé ce chapitre, n'hésitez pas à me donner votre avis et à voter.

Que pensez-vous des révélations de Némésis ?

Trouvez-vous qu'elle a souffert ?

Ivar s'apprête également à leurs faire part de son passé, mais de quoi pourrait il s'agir ?

Quand il y'a le jour, il y'a la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant