Chapitre 66

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Nous sommes deux semaines après tout ces drames. Je me suis exilé à l'extérieur de la ville dans un motel miteux pour savoir ce que je devais faire de ma vie.

J'ai donné aucune nouvelle à personne, personne sait où je me trouve et ils n'ont aucun moyen de savoir où je suis parce que j'ai vidé toute la totalité de mon compte en banque pour avoir à utiliser ma carte de crédit et j'ai laissé mon téléphone chez-moi. Donc je suis comme un fantôme et ça fait du bien d'être seule, la solitude totale, ne plus avouer quelqu'un à coter de moi.

N'entendre que le bruit des oiseaux et des voitures qui viennent et partent. N'entendre que les disputes des couples dans les chambres d'à coter et leurs ébats quelques minutes plus tard en guise de réconciliation.

Mais aujourd'hui c'est le grand jour, je dois appeler Ivar pour lui expliquer ma situation et pour lui expliquer mon acte. Je ramasse mes affaires, je rends les clés à l'accueille et je me dirige vers la gare routière par la où je suis arrivé il y'a deux semaines.

Je m'arrête devant une cabine téléphonique et je compose le numéro de téléphone d'Ivar, il décroche directement.

- C'est qui ?

Sa voix est sèche et pleine d'amertume.

- Ivar ?
- Skyler ?! C'est toi ?!
- Oui c'est moi Ivar.
- Pourquoi tu es parti comme ça ?! Pourquoi tu as fait ça ?! Si c'est à cause de Némésis et de ta mère, je suis désolé mais ce n'est pas de ta faute, on peut surmonter tout ça ensemble.

Pour la première fois depuis deux semaines, mes larmes dévalent.

- Skyler, je t'aime, ne t'en va pas...
- J'ai pris que les mauvaises décisions, regarde où ça nous a mené, ma mère et mon amie sont morte, le prochain, ça sera sûrement toi.
- Arrête Skyler ! Rappelle toi de ce que tu m'avais dis ! Tu m'avais dis de ne pas t'abandonner et c'est ce que tu fais !

Je l'entends au bout du fil, il est entrain de se retenir de pleurer, il ne faut pas que je cède, il ne faut pas que je capitule.

- Ivar, même si je reviens, même si j'essaye de faire comme si de rien ne s'était passé ou d'essayer d'avancer, mes chaînes, mes chaînes du passé m'en empêche, revenir dans cette ville, c'est comme replonger dans le passé et m'y noyer.
- Si tu ne veux pas revenir dans cette ville ce n'est pas grave, je viens avec toi, on ira dans une autre ville, un autre état, un autre pays où même un autre continent, que se soit en Asie ou en Amérique latine, on ira où tu veux.

Les larmes coulent de plus en plus. Comment j'ai pu me mettre en couple avec lui, il est si gentil, il est si bon. Je ne dois pas rester avec lui, sinon je vais le détruire.

- Je ne peux pas Ivar...
- POURQUOI SKYLER ?! POURQUOI ?!
- Tu fais maintenant partie de mon passer.

Il fallait que je lui dise, je ne dois pas retourner avec lui.

- Te voir au quotidien, ça me rappellera trop mon passer et, et je n'ai pas envie que tu meurs toi aussi.
- Ne m'abandonne pas toi aussi Skyler...

Mon Coeur se brise, il pleure au téléphone. J'aimerais tellement revenir en arrière et effacer tout ce que j'ai fais.

- Ivar, je t'aime, je t'aime tellement. Je te souhaite que du bonheur dans ta vie.
- Ne dit pas ça !
- Ivar, je t'aime, j'espère que tu pourras me pardonner. Adieu.

Je laisse pendre le téléphone et je prend mon sac à dos. Je l'entends à l'autre bout du crier mon nom mais je ne dois pas céder.

Je vois au loin un bus prêt à partir, je cours vers lui et je monte dedans. Je m'assoie à l'arrière du bus et j'explose en sanglot.

Je ne sais pas où il va, je ne sais même pas si je suis autorisé à y monter, mais je vais ou le vent me mène.

Le bus démarre, je regarde une dernière fois la cabine téléphonique et je vois que une autre personne parle au téléphone. Elle a dû raccrocher avec Ivar.

J'espère qu'il trouvera la force de me pardonner.

Quand il y'a le jour, il y'a la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant