Chapitre 72 - Adieu

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Les civils autour d'eux tombaient un à un à genoux, soumis par Airi.

- Mina ! Hurla Eijirou. Fais évacuer la zone ! Airi est en train de perdre le contrôle...

- Et toi ? Cria Mina alors qu'elle aidait un vieil homme à se relever.

- Je m'occupe d'elle ! Répondit-il, déterminé.

- Elle va te tuer ! S'inquiéta sa camarade.

- Fais évacuer la zone j't'ai dit !

La rue volait en éclat. Les pavés, les poteaux, les voitures... Tout se mettait à tourbillonner dans les airs. À chaque pas en avant qu'Eijirou faisait, il reculait de deux. À ce train-là, il n'atteindrait jamais Airi avant qu'elle n'explose totalement.

Il serra les poings et utilisa ses phéromones pour contrer la colère de son amie. Petit à petit, centimètre par centimètre, il se rapprocha. Il ne prêtait pas attention à ce qui valdinguait autour de lui et restait focalisé sur son objectif : Airi. Elle était là, à quelques pas seulement... Il ne devait pas baisser les bras ! Il ne pouvait pas l'abandonner.

Il continua d'avancer tant bien que mal sans se soucier des blessures que lui infligeaient les débris qui volaient en tout sens. Lorsqu'il ne fut plus qu'à quelques mètres d'elle, le pouvoir d'Airi s'intensifia. Eijirou fut obligé de revêtir complètement son alter pour éviter qu'elle ne lui arrache la peau et la chair. Malgré la souffrance et les blessures, il continua d'avancer, un pas après l'autre, les yeux rivés sur le dos d'Airi qui hurlait.

Après ce qui lui parut une éternité, il arriva enfin derrière elle. Il se laissa tomber à genoux , complètement épuisé, et l'enlaça de toutes ses forces. Elle tenta de le repousser mais il tint bon.

- Tue moi, grogna Airi d'une voix rauque.

Le coeur d'Eijirou manqua un battement. Sa bouche était tellement sèche qu'il cru être incapable de lui répondre.

- Q-quoi ? Balbutia-t-il dans un souffle.

- Eiji... Sanglota Airi alors que le sol commençait à s'affaisser. Eiji... Je t'en supplie... Tue moi.

Eijirou la regarda droit dans les yeux, le coeur au bord des lèvres. De grosses larmes s'échappèrent de ses yeux et vinrent rouler le long de ses joues égratignés.

- Airi... Souffla-t-il. Airi, non... J'peux...

- Fais-le pour moi, dit-elle en posant sa main couverte de sang contre sa joue. Fais-le pour moi, Eiji.

Il se mit à pleurer comme un enfant, la serrant contre lui.

- Non ! S'écria-t-il en enfouissant son visage au creux de son cou. Airi, non... Tout mais pas ça... J't'en prie... Ne me demande pas ça... J'peux pas... J'pourrai jamais... Airi, je... Je... Airi, non...

Il hurla contre elle, secoué de violents sanglots.

Au bout de plusieurs minutes, Airi porta sa main jusqu'aux cheveux d'Eijirou et les caressa doucement. Elle ferma les yeux et s'abandonna complètement dans ses bras, à bout de force.

Ils sanglotèrent ainsi tous les deux au milieu de la rue ravagée, agrippés l'un à l'autre.

***

Des centaines de personnes étaient présentes en ce jour de deuil pour soutenir Airi ainsi que sa famille. Toute la promotion des héros de Yuei, mais aussi des professeurs, des collègues, des camarades, des civils... Airi, ravagée par la tristesse, n'était pas en mesure de flotter et gisait recroquevillée dans un fauteuil roulant poussé par son père. Mitsuki et Masaru Bakugou se tenaient auprès d'eux, serrés l'un contre l'autre.

My Hero Academia - DestinésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant