My Hero Academia - Destinés

Chapitre 90 - M'accorderas-tu une autre danse ?

- Je me rappelle, une fois, raconta Airi d'une voix faible.

Le bip incessants des machines autour d'elle couvraient presque entièrement sa voix. Haku serra les dents pour ne pas pleurer.

- On regardait Dragon Ball Z avec ton père, continua-t-elle, nostalgique. Tu devais avoir... Huit ou neuf ans.

Elle serra doucement la main de son fils.

- Je t'avais demandé qui était ton personnage préféré et tu m'avais répondu du tac au tac « Goku ! ».

Airi rit doucement, les yeux au loin.

- Eiji t'avait demandé si c'était ton préféré parce qu'il était le personnage le plus puissant, reprit-elle. Et tu avais répondu avec aplomb, « c'est parce qu'il te ressemble, Papa ».

Haku ne se souvenait pas de ce jour-là. Il caressait les doigts squelettiques de sa mère en silence, buvant ses paroles.

- En même temps, tu n'avais pas complètement tort, ajouta-t-elle. Eijirou et Goku sont tous les deux grands, puissants, un peu idiots sur les bords, naifs avec un coeur gigantesque. Ils sont toujours prêts à se sacrifier pour les autres, toujours prêts à se battre et à défendre les plus faibles sans jamais avoir peur de rien.

Airi se tut un instant, perdue dans ses pensées.

- Quand ton père, Katsuki, et moi étions plus jeunes, fit-elle sur le ton de la confidence. On aimait bien jouer aux jeux vidéos... Particulièrement à un jeu basé dans l'univers de Dragon Ball. Il s'était énervé parce que je lui avais dit qu'il ressemblait comme deux gouttes d'eau à Végéta, pouffa-t-elle, nostalgique. Il faut dire que la ressemblance était plutôt flagrante... Les cheveux en pic, les sourcils froncés, toujours en train de hurler... Sans parler de leur caractère.

Haku se surprit à sourire bêtement à l'entente de ce souvenir si lointain.

- Ça me plait bien de me dire que tes deux papas sont un peu comme Goku et Végéta.

Elle retira sa main de celle de son fils et farfouilla derrière sa nuque.

- Tiens, dit-elle en lui tendant une fine chaine dorée. Je te confie mon alliance.

- Maman... Souffla Haku, retenant ses larmes. Tu es sûre que...

- Je compte garder ma bague de fiançailles, le coupa-t-elle avec le sourire en lui montrant une seconde chaine autour de son cou. Et, une dernière chose... Est-ce que tu peux attraper la boite qui se trouve en bas de ma table de nuit ?

Haku s'exécuta et posa le coffret sur le bord du lit de sa mère.

- Ce sont des lettres, expliqua-t-elle. Elles te sont toutes adressées.

L'adolescent ouvrit le couvercle et jeta un oeil dans la boite. Elle était remplie d'enveloppes de différentes tailles et couleurs.

- Chacune comporte une date, ou un titre, reprit Airi. Tu n'as le droit de les ouvrir que si la date est atteinte, ou bien si tu remplies les conditions du titre. Par exemple...

Elle attrapa une grosse enveloppe bleue sur laquelle était écrit « Le jour de l'obtention de ton diplôme ».

- Tu n'auras le droit de lire cette lettre qu'à la fin du lycée, dit-elle simplement en reposant l'enveloppe dans la boite. Simple comme bonjour.

Haku laissa échapper quelques larmes, surpris par le dernier cadeau de sa mère. Airi avait fait en sorte d'écrire une lettre pour chacun des événements marquants que son fils vivrait dans le futur, s'assurant ainsi de toujours être à ses côtés.