Chapitre 52 - Confession douloureuse

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Eijirou entendit quelqu'un frapper violemment à la porte d'entrée. Il se redressa sur un coude, inquiet.

- Tenshina-Chan, s'exclama sa mère.

- Eijirou est ici ? Demanda Airi d'une voix forte.

- Oui oui, répondit sa mère. Il vient tout juste de rentrer. Vous vous êtes disputés ?

- Non pas du tout, fit l'adolescente, étonnée. Tout du moins, pas que je sache !

- Je vois... Eijirou avait l'air... Il s'est passé quelque chose en ville ?

L'adolescent serra les dents. Si Airi lui parlait de l'agression...

- ... Non, rien d'incroyable, éluda-t-elle. Est-ce que je peux entrer ?

Sa mère hésita un instant.

- J'imagine que oui. Sa chambre est la seconde porte à gauche !

Eijirou s'assit vivement sur son lit, les poings serrés.

- Eiji ? Demanda Airi en frappant à sa porte.

S'en irait-elle s'il ne lui répondait pas ?

- Je ne partirai pas sans qu'on ait discuté tous les deux, annonça son amie comme si elle lisait dans ses pensées.

Il prit une profonde inspiration et se leva pour aller lui ouvrir.

- Merci, fit Airi en entrant.

Eijirou referma la porte et resta dos à elle.

- Qu'est-ce qui t'as pris de t'enfuir comme ça ? Demanda l'adolescente, contrariée mais également inquiète. Ça ne te ressemble pas ! Et puis, ta réaction quand...

- Il faut que je te parle de quelque chose d'important, la coupa-t-il d'un ton grave.

- ... Ah oui ? Bredouilla Airi, la gorge nouée.

- Tu te rappelles, dans le bus pour aller au camp... Commença Eijirou, le coeur battant la chamade.

- ... Oui ?

- Mina vous a raconté qu'un Alpha avait violé une Oméga dans notre collège...

Airi retint son souffle.

- Cet Alpha, c'était moi, asséna Eijirou en se retournant, le visage tordu par la douleur. C'était moi, Airi. Je l'ai violé.

La jeune fille ne bougea pas d'un centimètre. Elle se contenta de le dévisager, le souffle coupé.

- On venait d'entrer au collège, raconta-t-il entre ses dents, les poings serrés. Il y avait cette fille qui me plaisait dans la classe voisine... Un jour, j'ai décidé de l'attendre après les cours pour lui avouer mes sentiments. Elle est sortie de la classe en dernier... On a commencé à parler et au bout d'un moment... Sans prévenir...

- Ses premières chaleurs se sont déclenchées, conclut Airi d'une toute petite voix.

- Je n'ai pas pu m'en empêcher, se plaignit Eijirou le dos courbé. Je ne contrôlais plus rien du tout ! Sans même m'en rendre compte, j'étais déjà...

Quelques larmes perlèrent le long de ses joues et il les essuya rageusement.

- J'ai repris conscience de la situation un court instant, avoua-t-il. J'étais paniqué... Je ne savais pas quoi faire pour m'arrêter... Je n'avais pas envie de m'arrêter... Tout ce que je voulais, c'était la marquer. Je voulais mordre sa nuque et la faire mienne pour toujours ! Je ne pensais plus qu'à ça !

Il s'essuya de nouveau les yeux et renifla bruyamment.

- J'me suis mordu l'avant-bras de toutes mes forces, fit-il d'une voix tremblante. Jusqu'à saigner. Jusqu'à avoir mal.

My Hero Academia - DestinésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant