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   - Qu'est ce que t'as voulu faire ?

J'entends la voix comme un écho, ma tête bouillonne de plus belle.

J'ouvre les yeux difficilement, je vois Anita par-dessus ma tête.

- ...
- T'as voulu jouer l'intéressante !? C'est ça ?
- Si on se rébéllait tous, nous allons pouvoir partir loin d'ici.
- Ici, ce n'est pas un jeu Édith ! Ces gens ont des chiens, des pistolets, des taser, nous sommes au milieu de nul part. À moins d'avoir un allié ici ou dehors tu ne peux pas t'en sortir. Alors il faut rester calme et réfléchir.
- Mais..
- Bien plus que toi, j'ai envie de partir d'ici. J'ai une petite fille..
- Alors pourquoi tu es venu ici ?
- J'ai rencontré un homme blanc il y a quelques mois via Facebook. Il m'envoyait très souvent de l'argent alors j'étais en confiance. Il est venu à Conakry et il a dit qu'il allait me montrer son pays. Et qu'arriver ici, j'allais faire venir Maeva ma fille. Cupide et naïve, j'ai accepté. Et tout comme toi, je me suis retrouvé ici comme un colis.

Elle se mit à pleurer.
Je la dévisageais avec peine.
Que puis-je faire !
Une larme m'a échappé sans le vouloir.

Elle se tait au bout d'un moment et reprend :

- Alors tu comprends, bien plus que toi, j'ai envie de sortir d'ici. Mais il ne faut pas sortir ici les poches vides.
- ....
- C'est un nouveau terrain. Nous sommes obligées d'attendre et voir comme tout ceci se passera.
- T'as pas encore eu de clients...
- Non. Mais maintenant que tu es là, le "travail" peut commencer.
- Le travail !
- Oui. La plupart du temps, il exige qu'on travaille en binôme. C'est ainsi que chaque cellule contient trois ou deux filles.
- Il y a combien de cellules ?
- Aucune idée.
- Je vois.
- Explique-moi ton histoire maintenant. C'est à ton tour.
- Elle se résume à un seul nom. Aïcha.
- Aïcha ! Aïcha Sidibé !
- Tu la connais ?
- Je crois.



Anita :

Anita :

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L'enfer a un visageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant