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   Ça à du bon néanmoins d'être sans abri.
Dès mon réveil, j'ai pu voir Paris en ébullition.

Les gens qui vont et qui viennent sans se retourner, sans même se dire bonjour. Rare sont ceux qui feront attention à vous, et pour ceux qui le font, c'est pour vous regarder d'une manière assez étrange.

Le soleil légèrement au Zénith et les nuages clairs, nul été ma situation, j'aurais dit que ma journée commence bien.

Accosté au mur, je surveille chaque train comme un policier à la recherche de drogue.

J'observe, je guette.

Et les heures passent, toujours pas de Bryant..

Mais aux alentours de l'après-midi..

- Alors ça va ?

Je fais volt-face et je sors mon canif.

- Oh ça va ! C'est juste moi. Bryant.
- Oh, bon sang, tu es venu.
- Bien sûr que oui. Tu as mauvaise mine. Viens avec moi, on ira dans un endroit approprié. Et tu es armé maintenant !
- Comment ?
- Ton Revolver dépasse de ton jeans.
- .. Désolée.

Je crois que de toute ma vie, c'est la première fois où j'ai été aussi heureuse. 

Nous marchons et à au moins 1 km, nous pénétrons dans un motel.

_________

- Alors, maintenant que tu es habillée et propre et que tu as mangé. Dit moi, qu'est ce que tu fais ici ?

Je prends mon souffle et je commence à lui raconter toute l'histoire.

De comment Aïcha m'a mis à la porte jusqu'à ce que je sois devant lui aujourd'hui.

Étonnamment, il se mit à pleurer.

- Je suis tellement désolé Edith.
- Moi aussi. Désolée d'avoir vécu à ça. J'espère avoir assez de force pour me pardonner à moi-même..
- Ce n'est pas ta faute.
- J'ai appris qu'elle est morte.
- Aïcha ? Oui. De manière tragique. Elle n'arrivait plus à parler. Elle était figée et le pire et qu'elle pourrissait à vue d'œil. D'autres parlaient de Sida, certains d'un sort qu'on lui aurait lancé. Sa fin était assez triste.
- Je suis néanmoins touché par sa mort. Malgré le mal qu'elle m'a fait. C'était une bonne personne, que la vie a changé .
- Et l'argent aussi.
- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
- Nous allons rester quelque temps ici.
- Je dois aller en Côte d'Ivoire urgemment.
- Pourquoi ?
- La fille d'une très grande amie y est. Elle est morte en essayant de s'échapper. Alors..
- Je vois. Nous irons dans une semaine. Qui t'a envoyé la-bas ? 
- Au PMN ?
- Oui.
- Rogers, un homme blanc..
- Avec des cheveux frisés.
- Tu le connais ?
- Oui. Enfin pas vraiment. Il a été plusieurs fois soupçonné de trafic d'organes. Et s'il s'agit du même, nous avons affaire à Rogers Moudon. Grand homme d'affaire dans le marché noir. Tu as la chance d'être sorti de là ma petite...

L'enfer a un visageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant