Un choix douloureux

Chapitre 16 : Une personne inattendue

En arrivant au bureau de la réception, je remarquais dans le nom dans le carré de la chambre cent-treize. Je n'arrivais pas à le croire. Léo était ici, dans mon hôtel, je suis sûr que c'est le destin qui l'a emmené ici.

-Pour qui montez-vous ce plateau ?

-Pour la chambre cent-treize, monsieur.

-Laissez, je vais le faire moi-même.

Je commençai à avoir le trac. Comme si je le voyais pour la première fois. Je tenais le plateau fermement pour ne pas le faire tomber à cause de mes tremblements. J'arrivais dans le fond du couloir. Je fermais quelques secondes mes yeux et frappai à la porte.

-Voici votre salade monsieur.

-Super merci, je meurs de faim.

-Je peux entrer.

-Oh, et bien oui pourquoi pas.

-Je crois que tu ne me reconnais pas.

-Excusez moi. Mais j'en aurais gardé un souvenir si je vous connaissais.

-Léo, c'est moi Liam.

-Liam ? Mais qu'est-ce que tu fais ici !

-C'est moi, le gérant de l'hôtel.

-Tu as changé, t'es plus grands qu'avant. Et tu as de la barbe maintenant ?

-Ça va faire quatre ans qu'on ne sait pas vu, mais je n'ai jamais arrêté de penser à toi. Tu étais parti si vite du restaurant que je n'ai jamais pu m'expliquer.

-Je, sur quoi tu veux t'expliquer. Je te l'avais dit que j'étais content que tu sois avec quelqu'un.

-Justement, je n'étais pas avec lui. Si tu m'avais laissé placer mes phrases, tu aurais su que c'était mon meilleur ami Fabien.

-Fabien ? Tu as une photo s'il te plaît ?

-Pourquoi ?

-Une longue histoire, je peux le voir s'il te plaît ?

-Je n'y crois pas. Ce Fabien ? Il est en couple non ?

-Ne cherche pas, il est hétéro, et en plus, il va être...

-Papa. Je savais que je l'avais vu quelque part. Il est en couple avec Inès.

-Tu as l'air perdu.

-Non, je suis un peu dans les nuages. Rassure moi Liam, est-ce que c'est une bonne personne ?

-Bien sûr que oui !

-Je veux dire, serai t-il capable de gérer son rôle de père.

-Oui, je te l'ai dit, c'est une bonne personne.

-Je suis le roi des cons. J'ai besoin de m'asseoir.

-Je n'étais pas venu que pour te parler de Fabien.

-Reviens à un autre moment, je dois rester seul.

Je n'y croyais toujours pas. Liam et ensuite Fabien, je devais remettre mes idées en place. Pourquoi Liam, avait-il besoin de me parler ? Je devrais appeler Inès, ou même y retourner. Non Léo. Réfléchis, j'essaye de m'éloigner des mes problèmes mais ils me suivent comme si ils étaient collés à ma peau.

L'après-midi était passé trop vite. Il faisait déjà nuit quand j'ai arrêté de fixer cette fenêtre. J'avais l'impression de devenir fou. À croire qu'il se passait quelque chose de grave.

-Léo, je dois vraiment te parler.

-Ah ! Mais personnes t'as appris à toquer avant d'entrer.

-Désolé de t'avoir fait peur. Mais je dois vraiment te parler.

-Comme je te l'ai dit toute à l'heure, je n'ai jamais arrêté de penser à toi. Car je suis fou de toi, je t'aime énormément est, c'est à un point inimaginable ! Chaque instant, je le consacre à penser à toi. Je t'ai gardé dans mon cœur depuis tout ce temps. Dis-moi que tu ressens la même chose.

-Je ne peux pas.

-Pourquoi ?

-J'aime déjà quelqu'un d'autre Liam.

-Il ne t'aimera jamais comme moi, je t'aime !

-Et moi, je ne t'aime pas comme je l'aime. Je suis désolé, Liam.

-Je ne crois pas ce que tu dis. Je sais que tu m'aimes aussi.

-Oui Liam, je t'ai aimé. Mais tu avais raison, on ne peux pas construire une relation si j'aime une autre personne.

-C'est ce connard de Gabriel !

-Ce n'est pas de sa faute.

-Tu as joué avec moi alors ! C'est ça que ça veut dire !

-Mais pour qui tu me prends ? Bien sûr que non, je n'ai pas joué avec toi !

-Alors pourquoi ne m'aimes tu pas ?

-Je te l'ai dit, j'aime Gabriel.

-Se mec t'as fait souffrir, tu te rappel quand tu es arrivé chez moi en pleurant ?

-Je passe la majeur partie de ma vie à pleurer.

-Que tu es arrivé dans mes bras les yeux rouges d'avoir trop pleuré ?

-Et toi, tu te souviens quand tu m'as quitté ! Quand je t'ai avoué que j'ai été le voir ? Tu te souviens comment toi aussi tu ma fais souffrir ! Et deux jours, après, tu va au restaurant comme s'il ne s'était jamais rien passé ? Vous m'avez fait souffrir tous les deux donc ne crois pas que tu es un ange dans cette histoire !

-Je sais que tu m'aimes encore !

-Non, Liam. Je ne t'aime pas. J'aime Gabriel.

-C'est faux. La seule personne que tu aimes, c'est toi. Tu en à rien à foutre de faire souffrir les autres ! Tu aimes ces jeux. Tu aimes tout contrôler comme si tu jouais aux échecs. C'est d'ailleurs la seule chose que tu récolte. Les échecs.

-Casse toi ! Ne m'oblige pas à te faire sortir de force.

Je ne pouvais pas retenir mes larmes. Je lançais le vase contre le mur. Et je tombais par terre, j'avais mal. Au plus profond de moi-même, je me sentais mourir à petit feu. Il m'avait brisé, ses paroles mon toucher comme des balles en plein cœur. J'étais en boule parterre, mes joues trempées à force de pleurer.

Je n'avais pas dormi de la nuit, me repassant en boucle les mots de Liam. Je sais que je l'ai blessé. Et je ne peux pas rester ici. Pour lui et pour moi, c'est mieux que je reparte chez moi. J'assemblais mes affaires à l'intérieur de ma valise. Je pris le temps de mettre les morceaux de verre à la poubelle. Je fermais la porte derrière moi comme si je quittais un endroit que j'adorais. J'avais passé plus de trois semaines ici, c'était le bon moment pour partir.

-C'est bon, vous partez ?

-Oui, effectivement, il faut que je rentre chez moi.

-Il me faut la clé de votre chambre et une signature.

-Hop, et voilà pour vous. Ah et j'ai ça aussi.

-Un vase ?

-Oui, j'ai brisé celui qui était dans ma chambre. Au plaisir de vous revoir.

-Attends !

-Non Liam, je n'ai plus de temps à perdre avec toi. Et j'ai remboursé le vase que j'ai cassé, je ne te dois plus rien.

-Moi, je te dois des excuses pour ce que je t'ai dit hier. J'ai dit ça sur le coup de la colère.

-Je n'accepte pas tes excuses. Comme tu l'as dit. J'aime que moi et les échecs. Maintenant, c'est ton tour de vivre avec un échec. Salut Liam...