Destin tome 2

Chapitre XI

            Les examens sont enfin derrière moi et je m'empresse d'appeler mes parents pour faire le débriefing de mon ressenti. Comme d'habitude, j'ai l'impression d'avoir tout foiré. Non pas parce que je ne veux pas me faire de faux espoirs. En l'occurrence quand je sais que j'ai cartonné, je le dis. Mais quand j'ai la sensation de ne pas avoir apporté toute mes connaissances sur le papier et d'être passée à côté avec un hors sujet ou tout simplement de ne pas avoir assez développé certains arguments, je ne peux pas m'en empêcher, je m'apitoie sur mon sort.

Mes parents m'annoncent qu'ils ont réservé leurs billets d'avion pour San Francisco afin de fêter Noël chez nous ce qui me remonte un peu le moral. Pour la première fois, ils vont découvrir notre sanctuaire à moi et Kaycee et je n'en suis pas peu fière. Cela nous fera le plus grand bien à tous que de passer les fêtes de Noël ailleurs que dans une maison qui nous rappelle sans cesse le souvenir du père de Kaycee.

Depuis notre dernière conversation, Logan et Kaycee sont devenus inséparables. Je dirais même qu'il s'est complètement métamorphosé. Je le vois rire avec elle, discuter avec elle et même l'écouter d'une oreille attentive. Chaque fois que je le vois avec la blonde, il se montre aussi attentionné qu'affectueux sans que cela ne semble forcé. Je crois qu'en réalité, Logan s'est vraiment fait à la situation au point qu'aujourd'hui, il semble avoir tourné la page. Ce qui est aussi douloureux que si l'on m'avait enfoncé un poignard dans le cœur. Je m'efforce encore aujourd'hui d'apprendre à vivre avec le fantôme de notre amour même si certains jours sont parfois plus difficiles que d'autres.

Les semaines se sont écoulées si vite depuis Thanksgiving que je n'arrive pas à croire que nous soyons déjà le soir du gala annuel de charité. Pour l'occasion, Kaycee me propose de nous rendre dans un institut de beauté pour nous faire bichonner avant la fameuse soirée. Le souvenir du cauchemar que j'ai vécu la première fois que j'ai mis les pieds dans cet enfer me fait grimacer mais une petite remise en beauté est plus que bienvenue. Et puis, passer du temps avec Kaycee en dehors des garçons me fera le plus grand bien.

Nous profitons du forfait total comme ma première fois sur Boston. Tel que je l'imaginais, je souffre le martyr à chaque bande de cire retirée et à chaque poil de mes sourcils arraché mais je tiens bon. Je sais désormais que le résultat final en vaut la chandelle. L'esthéticienne me propose une sorte de french manucure fondue sur mes mains et mes pieds qu'on appelle « Babyquelque chose » et je trouve que le résultat est plutôt discret et élégant. Le passage sur la table de massage est à en vous tirer des gémissements d'extases tant cela me soulage de tous le stress confondu entre les partiels et les multiples provocations de Logan. Je regrette de ne pas pouvoir confier ma tignasse à Andrea qui était plus qu'un maître en la matière mais il faut avouer que cette coiffeuse n'est pas en reste. Quand je sors de l'institut, mes cheveux sont brillants, légèrement plus courts qu'avant, ondulés et gonflés. Je me sens relaxée et jolie, tout ce dont j'avais besoin aujourd'hui.

Il est déjà dix-sept heures quand nous décidons de nous préparer pour la soirée. L'avantage d'avoir passé notre journée dans un temple de remise en beauté c'est qu'à part nous maquiller et enfiler nos robes, nous n'avons pas grand-chose à faire. Ma robe de gala est somptueuse. Très honnêtement, si Kaycee ne m'avait pas encouragée à l'essayer, je n'aurais jamais osé mettre pareil vêtement. D'une couleur rouge pourpre sensuel, le tissu serti de strass dévoile ma poitrine en un décolleté plongeant, entouré d'ornements fleuris comme s'ils prenaient racine sur mon buste, remontant élégamment sur les angles de mes épaules. Les manches recouvrent la totalité de mes bras dans un mélange de dentelle rouge où d'autres parures florales qui découvrent ma peau par endroit. La coupe sirène donne une impression longiligne à ma silhouette en plus des sandales à talons couleurs or qui serpentent autour de ma cheville. Ce qui me gêne le plus, c'est cette fente vertigineuse qui s'étale presque du sommet de ma hanche jusqu'au sol, dévoilant ma jambe en toute impunité. J'examine mon dos nu qui me paraît bien frêle dans cette tenue. Je décide de détacher mes cheveux pour en recouvrir une partie : voilà qui est mieux.