Destin tome 2

Chapitre XVII - Logan

            Sa bouche se plaque brutalement sur la mienne, ses bras s'enroulant autour de ma nuque. Elle s'effondre dans mes bras, s'abandonnant littéralement à moi. Dès l'instant où je la sens contre mon torse, ce vide béant dans mon cœur se rempli d'un truc inexplicable. Le manque douloureux de son absence et de ses rejets se comble quand ses doigts se perdent dans mes cheveux pour en tirer les racines, s'accrochant à moi de toute ses forces. Mes mains se dirigent machinalement sur ses hanches comme si cette position était la plus naturelle du monde. En un simple battement de cils, Sianna éveille tous mes sens. Sa peau veloutée est fraîche, contrastant avec la mienne, brûlante. Ses halètements coupés par mes baisers atteignent mes oreilles comme le bruit du ressac qui frappe contre un rocher. Mes yeux savourent son visage chargé d'émotion toutes plus confuses les unes que les autres si ce n'est une qui se lie sans effort : l'abandon le plus total. Ses lèvres ont le goût de ses larmes salées que je ne peux m'empêcher de lécher du bout de la langue pour en cueillir les nuances, avant de me ressaisir.

- Sianna, mais qu'est-ce que...

Elle me fait taire en me poussant à l'intérieur, aspirant mes souffles comme pour retrouver le sien. Elle tire doucement sur mes cheveux ce qui me fait automatiquement grogner. Je passe les mains sous ses genoux et sens ses jambes d'une douceur mortelle s'enrouler naturellement autour de mes hanches. Je la plaque contre la porte, mon sexe dur dardant contre le sien, déjà chaud et humide. Je voudrais dire quelque chose putain, comprendre ce qu'il se passe et pourquoi elle se retrouve dans mes bras tout à coup mais mon cerveau est focalisé sur cette bouche qui m'embrasse fiévreusement autant que je la dévore. Ma queue pompe mon sang à toute vitesse, gonflant en moins de quelques secondes. Bon sang, je bande comme un âne. C'est l'effet Sianna.

Je nous guide vers ma chambre avant de la déposer délicatement dans mes draps. Je recule un instant, incertain que ce soit la réalité ou un de ces nombreux rêves que Sianna a hanté pendant tous ces mois. Quand mon regard plonge dans le sien, j'y décèle l'infinie tristesse qui la submerge et en même temps, un soulagement indéfinissable. Je sens qu'une discussion silencieuse s'opère entre nous et je n'ai pas besoin de prononcer à voix haute ces mots que je finis par deviner : ils savent tout.

Comme pour acquiescer, Sianna hoche légèrement la tête avant de tendre les bras dans ma direction.

- Je ne veux pas parler de ça.

J'hésite un instant, pas sûr que je fasse bien de la pousser dans cette direction où j'ai toujours voulu l'emmener. Pas quand elle est comme ça, pas quand elle est si fragile.

- Sianna, tu ne devrais pas...

Mais je perds le nord quand ma brune se relève gracieusement. Avec ses talons, elle m'arrive presque au menton et quand elle les retire d'un geste, elle n'atteint plus que ma clavicule. Du bout des doigts, elle frôle mes abdominaux, passe sur ma blessure tout juste cicatrisée en remonte jusqu'à mes pectoraux pour caresser ma mâchoire mal rasée. Je l'oblige à se mettre sur la pointe des pieds comme j'aime tant la voir faire pour atteindre ma bouche qu'elle mordille pour me forcer à baisser la tête. Quand je lui donne ce qu'elle veut, elle chuchote contre mes lèvres :

- S'il te plait Logan.

« Logan, s'il te plait. »

Ses mots résonnent en moi tel l'écho de la première fois qu'elle les a prononcés. Je pourrais l'entendre me supplier pendant des heures et des heures. Putain, ce qu'elle m'avait manqué. En une fraction de seconde, ma volonté – quoi que faible quand elle est dans les parages – dégonfle comme un ballon de baudruche à l'instant même où j'avale sa supplique. J'ai essayé de nous convaincre du baratin que je lui ai servi il y a deux jours même si au fond, je n'en pensais pas le moindre mot. Et comme un accro à la drogue dure, il ne me faut pas plus qu'une petite dose pour retomber dans mes travers.