Destin tome 2

Chapitre XIX - Logan

            Cela fait maintenant six jours que j'ai Sianna pour moi tout seul, comme un buffet que je dévore à volonté. Six jours qu'elle laisse son empreinte dans chacune des pièces de cet appartement, telle une chatte qui sème ses phéromones un peu partout pour marquer son territoire : dans mes draps, dans mon canapé, elle a même joui dans ma salle de musculation (vous n'avez pas idée de toutes les positions possibles avec une simple barre de traction). Elle foule le sol sur la pointe des pieds comme si elle en était la reine et j'aime qu'elle se sente ainsi : chez elle. Sa simple présence gicle sur les murs de toute les pièces, redécorant cet espace qui me paraissait fade il y a tout juste une semaine. Elle n'a aucun vêtement ce qui l'oblige à se balader uniquement dans les miens, embaumant mon habilles de fleurs d'oranger. Au début, elle s'entêtait à m'emprunter des caleçons jusqu'à ce qu'elle comprenne que cela ne servait plus à rien d'en porter. À quoi bon ? Chaque fois qu'elle le remettait, ce simple affront titillait ma libido constamment éveillée en sa présence et j'éprouvais le besoin de le lui enlever immédiatement pour la prendre brutalement. Alors elle a fini par comprendre et s'est mise à trainer dans mes chemises les fesses à l'air, ce qui, en réalité, était pire. En fait, quoi qu'elle fasse, j'ai constamment faim de cette femme. C'est presque incontrôlable. Alors je l'assouvie jusqu'à me perdre dans les méandres de sa chaire dès que j'en éprouve le besoin. C'est-à-dire, tout le temps. Cela fait six jours que je la souille, que je l'épuise, que je la dépouille d'énergie, en bref, que j'abuse de son corps jusqu'à espérer m'en rassasier. Ce n'est pas faute d'essayer de me calmer, je vous jure, mais quand j'essaie de lever un peu le pied c'est elle qui vient réclamer ma queue. Et que voulez-vous... je suis un homme faible face aux charmes d'une femme comme elle.

Tiraillé entre mon désir et ma raison, j'ai fini par sombrer pendant quelques heures précieuses à ses côtés. Le sommeil a toujours été mon pire ennemi mais près de Sianna, mon esprit est apaisé. En paix. Aucun cauchemar ne me perturbe, aucun souvenir ne m'envahit, si ce n'est le corps volupté de cette nana qui m'obsède.

Rien qu'à l'idée qu'un autre puisse poser la main sur elle me rend fou. Quand elle a évoqué le sujet de moi couchant avec d'autres femme, je n'ai pas rétorqué. J'ai baisé bon nombre de nana mais aucune d'entre elle n'a provoqué cette frénésie au point que ma gaule apparaisse rien qu'à la vue de son petit décolleté.

Mes yeux se posent sur le visage aux traits particuliers de cette fille aussi singulière que surprenante. Impossible de savoir pourquoi elle me fait tant d'effet. Perdu dans des rêves où je m'imagine peupler ses songes, voir cette sérénité sur son visage provoque la mienne. Sianna s'endort toujours de la même manière : sur mon torse pour écouter les battements de mon cœur avant de finir sur le ventre, l'oreiller contre elle. Je dégage une mèche de son visage et la passe derrière son oreille. Je sais que ses interrogations la poussent dans ses retranchements. Avec mes nombreuses conquêtes, cela n'a fait que décupler ce manque de confiance en elle. Il ne faut pas être aveugle pour comprendre qu'à force de se comparer à Kaycee, Sianna a perdu de son assurance. Malgré ce changement physique qui la porte à son avantage, il y a toujours ce côté incertain qui la fait douter d'elle-même. Chose incompréhensible puisque moi, je n'ai de yeux que pour elle. En dehors de sa personnalité dégourdie et survoltée, Sianna possède une aura que peu de nana peuvent se vanter d'avoir. Quand elle est quelque part, elle attire l'attention malgré elle. Physiquement, c'est une jolie brune, au visage mutin et charmant. Un peu enfantin quand elle est démaquillée, ce qui m'excite à mort. Elle n'est pas spécialement grande, pas spécialement petite. Mais quand on y regarde de plus près, son faciès se met à nous fasciner : son visage exotique marqué par ses yeux asiatiques en amande – quoique peu étirés - d'un marron sombre transperce quiconque croise son regard tempête. Son petit nez de lapin, toujours un peu rose sur le bout à l'instar de ses pommettes, descend vers des lèvres à la teinte naturellement pèche, accentué par ce petit arc de cupidon. Son visage ovale et harmonieux regorge de détails troublants. Lorsqu'elle sourit, ses yeux se plissent, flattant son charme salvateur et dévoilant des canines semblables aux miennes qui dardent sur sa lèvre inférieure, creusant deux fossettes à peine visibles sur ses joues. Ses cheveux ébènes cascadent autour d'elle, lui conférant ces faux airs de petit ange qui contrastent si bien avec ses airs sauvages que je me plais à dévoiler. J'ignore ce que Sianna voit dans le miroir quand elle s'observe. Cette fille a beau être aussi lisible qu'un ouvrage, j'aimerais parfois m'incruster dans son cerveau pour en connaitre chaque pensée. La connaissant, j'imagine qu'elle doit se demander ce que je peux bien lui trouver de spécial, moi ce type qui est à l'exact opposé de sa personne. Pour être honnête, même moi je ne saurais vraiment mettre le doigt dessus, tout simplement parce que c'est un tout. Du goût de ses lèvres suaves à sa personnalité volcanique, Sianna fait partie de ces personnes d'apparence si banale qu'elle en devient intrigante, tant sa discrétion agace notre curiosité. Jusqu'à ce qu'on finisse par découvrir ce petit trésor tapis au fond de l'eau. Et petit à petit, sa présence devient addictive, vitale.