Chapitre XVIII

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            Quelque chose me caresse le dos, de ma nuque jusqu'à la chute de mes reins dans un frôlement si imperceptible que j'ai l'impression qu'une plume fait des allées et venues sur ma peau nue. Allongée sur le ventre, les mains sous mon oreiller, j'ouvre péniblement les yeux et croise les prunelles vairons de Logan, accoudé contre le matelas, m'observant avec intensité.

- Bonjour.

Sa voix rauque et cassé vibre dans mon corps comme la corde sensible d'une harpe qu'on pince. Sa main continue d'effleurer mon épiderme délicatement.

- Bonjour, je ronronne.

Est-ce un rêve ou la réalité ? Pour m'en assurer, je pose une main sur sa joue mal rasée et comprend qu'il est réellement là, tout près de moi. Le contraste entre ma peau claire et son teint hâlé est saisissant. Les traits marqués de son visage qui d'ordinaire lui confèrent un air plus âgé que ses vingt-deux ans sont aujourd'hui plus doux, plus apaisés. Mes yeux glissent sur ses sourcils épais, quoique taillés naturellement et qui n'ont aucun besoin d'entretient tant ils recouvrent son regard ténébreux qui brille de mille feux. Mes yeux cheminent vers son nez droit jusqu'à ses lèvres étirées en un sourire las, légèrement camouflé par sa moustache aux nuances variées qui recouvre le haut de sa lèvre pulpeuse formée par l'arc de cupidon. Avec ses mèches de cheveux rebelles qui lui tombent sur le front, Logan représente tout ce qu'on peut s'imaginer d'un homme irrésistible au charme ravageur. Son charme à lui, il le tient de ce côté sombre et provocateur qui ne le quitte jamais et qui m'éberlue chaque fois que je pose les yeux sur lui. Moi, la jeune étudiante maladroite, au physique plus banal qu'un lampadaire, je me retrouve face à cet homme viril et brute qui m'observe comme si j'étais la huitième merveille du monde. Inéluctablement, je rougis sous son regard intimidant.

- Tu me regardais dormir ?

- Oui. Ou plutôt... je fixais ce filet de bave que tu as laissé échapper, dit-il en pointant mon menton du doigt.

Alarmée, je me redresse et m'essuie le coin de mes lèvres avant de comprendre qu'il n'en est rien. Je lui assène une tape sur le bras avant qu'il n'attrape mon poignet et me tire contre lui, ma poitrine nue s'écrasant sur la sienne.

- J'essayais de comprendre pourquoi tu m'obsédais autant, dit-il en reprenant son sérieux.

- Et qu'est-ce que tu en as conclu ? je demande en haussant un sourcil.

Il passe ses mains dans mes cheveux pour dégager les quelques mèches qui dégringolent sur mon visage.

- Qu'en réalité toi et moi avons beau être l'exact opposé l'un de l'autre, pourtant, on se ressemble plus qu'on ne le prétend.

Je souris de toute mes dents tant cette pensée a déjà traversé mon esprit. Et en effet, ce constat est plus que frappant.

- Tu as mal ? demande-il, inquiet.

Un bref instant, je me demande à quoi il peut bien faire référence avant de sentir une irritation désagréable entre mes jambes.

- Un peu, mais ça va passer.

- On devrait aller te laver avant que mon soldat ne se mette au garde à vous. Je ne peux pas le contrôler quand tu es ainsi, toute nue contre moi.

Je ris avant de le suivre jusqu'à la douche. Sous le jet, Logan s'attelle à me frictionner comme lors de la première fois où nous avions pris notre douche ensemble. J'ai l'impression d'être un bébé qu'il bichonne, au point qu'il s'affaire même à me laver mes cheveux. Après m'être rincée, mes yeux sont frappés par mon propre reflet dans le miroir : mes yeux marrons brillent d'une lueur nouvelle, différente de celle qui m'a toujours habité jusque-là. Mes lèvres roses sont encore gonflées des baisers fiévreux de la veille et je remarque des tâches un peu partout sur mon corps. Les traces des morsures de Logan apparaissent un peu partout sur mon corps dans des suçons prononcés, rougis sur ma peau trop pâle. Ma poitrine, marquée par l'empreinte de ses lèvres témoigne de cette première nuit passée aux côtés de l'homme que j'ai tant désiré. Et étrangement, voir tout ce bazar sur mon corps me plaît. J'enroule une serviette sur ma tête et lui pique un peignoir avant de nous diriger vers sa cuisine.

Destin tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant