Chapitre 28 :

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  Après l'été les feuilles tombent des arbres tandis qu'eux restent debout en attendant les jours meilleurs. Je ne suis pas un arbre, et je ne reste pas en place, encore moins debout. Le paysage défile face à moi, mon arcade me brûle et ma vie ne cesse de se briser. Je ne revis toujours pas, c'est à peine si je repprends mon souffle. Dans ma tête tout se superpose encore et encore. Elise et ses lèvres qui m'embrassent avec douceur, la musique trop forte, le silence glacial de l'hôpital, le poing de Théo qui s'écrase sur mon visage, Manon, ma mère, le sourire d'Evan, le procès, les vagues et leur écume, le train, la chambre d'Evan et ses tableaux, les mains d'Elise qui se glissent sous mon pull. Le silence de l'hôpital. Mes mains qui aggripent la gorge d'Elise. Le visage de Manon. Les yeux remplis de terreur d'Elise. Sur le quai les gens se bousculent, je me laisse entrainer. Et je marche sans plus ressentir mes larmes qui coulent. Quand est-ce qu'une ordure disparaît au lieu de bousiller toute sa vie ? J'entends encore les hurlements de Théo qui couvre la musique, et le bruit de ses poings qui s'écrasent sur moi. Après tout, je n'ai que ce que je mérite. Je suis de nouveau en fuite perdu entre mes démons. Qu'est-ce que j'ai fait...? Elise était si gentille avec moi. Suis-je devenu un bourreau ? Suis-je en train de lui ressembler ? Bordel. Je dois retrouver Evan. M'excuser. Mais est-ce que les gens ont envie de mes excuses ? Est-ce que moi-même j'ai envie de mes excuses ? La ville défile tout autour de moi. J'aimerai m'excuser auprès de la terre entière d'être ce genre d'ordure, de fouttre en l'air la vie de toutes personnes magnifiques. Je dois voir Evan. Bordel. Pourquoi le visage de Manon me hante encore ? Je pousse les portes de l'hôpital. Adèle. Adèle saura peut-être pour Evan. Peut-être qu'elle ne m'en veut pas.
  Je traverse les couloirs à vive allure. Oui, c'est bon, je sais que je n'ai pas le droit, pas besoin de me crier dessus comme ça. Avant même d'ouvrir cette porte je sens cette odeur de pommier. Mon corps relâche la pression. J'ouvre cette porte en tremblant, deux prunelles vertes passent du patient à moi. Sa bouche s'entrouvre.
« Adèle j'ai besoin d'aide. Faut que tu m'aides. Evan. J'ai besoin de retrouver Evan. Adèle aide-moi.  »
  Deux hommes m'attrapent les bras avec force, me reculent. Mes yeux supplient Adèle de m'apporter de l'aide. Pendant quelques secondes semblables à une éternité, elle reste interdite. Alors que je me retrouve trainé en dehors de la pièce, Adèle se lève enfin :
« Laissez-le. Je le connais, c'est mon patient. Laissez-nous, on va parler.  »

L'histoire va prendre un nouveau tournant, je ne sais pas où ça nous mènera, toujours en  espérant vous donner une agréable lecture !
~ Panda

Si je revis.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant