Chapitre 10 : Souvenirs orageux.

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Je me souviens...

"Elle m'avait emmené dans sa chambre pour me montrer ses dessins de mangas. Des personnages de Mirai Nikkie, Tokyo Ghouls, Re Zero et bien d'autres mangas assez glauques. Et puis on s'était assis sur son lit. A seulement treize ans, nous n'avons pas conscience et j'étais le pire des inconscients, j'aimais jouer avec les limites mais là, elle allait gagner. Elle sentait la barbe-à-papa, c'était si attirant, si gourmand. Elle repose ses lèvres sur les miennes, un arrière goût de cerise et une passion si délicate. Ses mains caressaient mon corps, elle voulait mon corps, je voulait son amour et pour ses belles prunelles bleues j'aurai tout donné. Et elle a commencé à me déshabiller, ses doigts si fins ont parcouru mon torse. Mon cœur s'emballait, je voulais seulement son amour, son cœur. Je n'était pas prêt, beaucoup trop sensible à ça. Elle le savait et s'est comme ça que tout s'est précipité. Ses doigts après avoir parcouru mon torse ont enlevé sa fine robe noire, me laissant découvrir un corps si sublime qu'il emballait le mien. Pourtant elle était cruelle, elle le savait, elle voulait me faire vivre cet enfer entre le déchirement et la passion, le désir. Le reste, je ne le qualifierai pas de sensualité mais d'attouchement sexuel, pas d'amour mais bel et bien de viol. Mon premier amour se résumait à un viol et cela, malgré moi, je ne peux l'oublier. Ma vie était un enfer et ce jour m'a fait couler dans le Styx.
Je me souviens avoir réussi à la repousser alors que son corps prenait possession du mien malgré la force qu'elle avait de me retenir. Tout en me précipitant vers la sortie, je me suis rhabillé et j'ai couru dans la rue. Je me souviens m'être écroulé en sanglot à vingt mètres de l'arrêt de bus, de mettre recroquevillé sur moi-même et d'avoir pleuré. Et encore pleuré. J'entendais le pas des gens mais personne ne s'est arrêté. La neige s'est mise à tomber, j'étais seul, vide et détruit dans ce froid meurtri.
Cette vengeance, personne ne me l'a offerte."

Aujourd'hui, l'eau de la douche me rince de cette mousse sans odeur. Le médecin m'aide à marcher jusqu'à une chaise et commence à me raser. Je ne comprends pas pourquoi il tient tant à m'aider et à me reconstruire. J'ai été une ordure et je le serais jusqu'à la fin. Personne ne pourra me changer, c'est ainsi. Je n'ai pas osé me regarder dans le miroir après ça, j'ai directement rejoint mon lit. Je devais préparer ma vengeance pour qu'elle soit cruelle et que personne ne se doute que c'est moi.
Le plafond blanc devenait mon paysage quotidien et ma folie un nouveau réconfort.

Si je revis.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant