Si je revis.

Chapitre 2 : Cauchemar vivant.

Se réveiller le matin de bonne heure c'est assister à l'aurore, entendre les oiseaux, sentir la fraîcheur de la rosée pénétrer dans la pièce et observer le monde se réveiller.
Mais voyez-vous, se réveiller pour la deuxième fois alors qu'on est censé être mort, ce n'est pas quelque chose que l'on déguste. J'ai ouvert mes paupières devenues lourdes et j'ai observé ce plafond blanc, monochrome, dénué de vie. Le pire quand on revit, c'est qu'on a tous les souvenirs de notre nous d'avant, l'ordure dont vous êtes né, dont vous avez vécu, dont vous êtes mort et dont vous allez revivre. On se retrouve à la ligne de départ, avec ces souvenirs en plus, ces moqueries qui résonnent encore dans notre tête, ces coups qui se ressentent encore sur nos parcelles de peau, ces cicatrices sur nos bras qui s'ouvrent encore et encore.
L'envie de mourir reste en nous pour toujours et en observant ce plafond blanc, seul pendant que le soleil domine le ciel; je me demande comment je vais bien pouvoir rejoindre cette fameuse mort sans revenir à cette case départ. Je ne sais pas où je suis, quel jour il peut être, ni l'heure, ni l'année, ni mon âge, ni mon physique.
Je suis inconnu dans une vie dont j'ai censé avoir quitté ce 13 décembre 2012 suite à cette longue lettre d'adieu auprès de chaque personne qui a pu croiser mon chemin et en me réveillant, en reprenant vie, mon cauchemar continue. Ma vie reprend son cours dans sa demeure enflammée.