Si je revis.

Chapitre 25 :

« - Maman? Je sors revoir mes amis.
- Tu devrais les inviter un soir ! »
Je lui souris comme réponse. Sur la route de la plage, je croise Elise et Théo ensemble en train de rire. Puis le sourire d'Elise s'agrandit en me voyant. Elle s'approche de moi et me fait une grande accolade.
« Je suis contente que tu sois revenu aujourd'hui ! En plus tu as bonne mine ! »
Je rigole légèrement, il est vrai que j'ai bien dormi et que l'ambiance de la maison s'est adoucie.
« D'ailleurs, c'est un peu précipité mais ma mère a dit que vous pouvez passer quand vous voulez à la maison. »
Elle hoche la tête et attrape ma main pour trotiner jusqu'aux autres. Elle oublie de me lâcher la main. La chaleur de sa peau ne m'est pas désagréable.
«- Venez on va se baigner ! lance Flavie
- Je reste ici. réponds-je d'une petite voix.
-Je reste avec toi alors ! me répond d'un sourire Elise.  »
Les autres sont déjà partis.
« Désolé, j'ai quelques soucis de peau... me justifie-je à mon amie.  »
Elle hoche la tête en observant mon sweat et mon jean cachant toute ma peau.
«- Zoé, ma demi-soeur a de l'eczema, je connais.
-Tes parents sont divorcés ? dis-je pour changer de sujet.
-Non, pas vraiment... Ils n'ont jamais été mariés. Mon père est parti quand j'avais quatre ans, le genre d'histoire cliché de la fille qui n'aime pas son père quoi... Vers mes dix ans, ma mère s'est mise avec le père de Théo, et par chance on a tous les deux accrochés. Par contre son grand frère de 26 ans ne peut pas me blairer. À nos quatorze ans, nos parents ont eu Zoé, c'est ce qui a scellé notre petite famille. Théo est vraiment comme un frère, il paraît peut-être distant ou froid mais il est juste adorable ! J'ai vraiment une histoire clichée, rigole-t-elle. Et toi, ton histoire ?  »

   J'ai écouté son histoire. Je trouve ça merveilleux de pouvoir reconstruire une famille, une vie comme ça. J'aimerai le lui dire mais sa question m'a braqué. Puis-je lui dire à quel point j'ai été une ordure ? Lui dire aussi que sur mes bras ce ne sont pas des traces d'eczema ? Elle a l'air si naïve et si mignonne.
« Tu n'es pas forcé de me dire, renchérit-elle, c'était maladroit, je m'excuse.  »
J'hoche la tête, gêné d'avoir mis court à notre conversation. Elle m'observe de ses prunelles marrons. Je les sens sur moi et je ne peux m'empêcher de trouver le sable passionnant.
« Tu sais Elise, je n'ai pas eu une vie facile. Et je n'ai pas encore eu l'occasion d'en parler à quelqu'un comme toi... enfin aussi insouciant, tu comprends?  »
Mon regard se pose sur elle, elle me sourit légèrement et je ne peux faire autrement que de la trouver magnifique et intimidante.