8- Ce qu'il grandit vite...

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-Guiseppe ! se fâcha sa mère. On ne tape pas ses amis ! Tu n'en auras plus si tu continues comme ça.

-Mais c'est lui qui a commencé ! se plaint l'enfant.

Paula se pinça le nez et laissa s'échapper son fils.

-Il m'épuise Bella vous n'imaginez pas à quel point ! s'exclama la jeune mère.

Le vampire se faisait appeler Bella Da Silva -son surnom que ses plus proches amis lui avaient toujours donné en fait- à présent et avait nié tout lien de parenté avec les Salvatore quand Alcio l'avait questionné à ce propos. Elle avait ensuite prétendu ne pas avoir de famille française du tout. Faux puisqu'elle l'était.

-C'est encore un enfant... laissez moi lui parler d'accord ?

-Allez y vous êtes bien plus douée que moi pour ça.

Bella échangea un sourire entendu avec son amie. Elle était devenue la nourrice de Guiseppe. Son père était décédé une année après sa naissance. A croire que la tradition des pères absents était héréditaire chez les Da Silva. Paula ne s'en était jamais vraiment remise il fallait bien le croire.

-Guiseppe ? appela-t-elle.

Le garçon tourna la tête vers elle et se réfugia dans ses bras. Bella lui caressa gentiment la tête. Il avait hérité des cheveux sombres et des beaux yeux bleus de sa famille. Bien que leur intensité semblait s'être diluée avec les générations.

-Ta mère et moi-même t'avons déjà dit que c'était mal de frapper les autres Guiseppe. Je ne veux pas que tu recommences c'est compris ?

-Mais...

-Pas de mais Guiseppe. Si tu aimes ta maman il faut l'écouter à présent. Ton papa n'est plus la mais tu sais les femmes sont capables d'êtres très fortes pour leur enfants. Tu me comprends ? Et puis ton papa ne te ferais pas de chatouilles pour jouer avec toi si ? rit Bella en chatouillant les aisselles du jeune garçon.

Guiseppe éclata de rire. Il partit en courant chez sa mère qui s'était rassise sur la banquette sous son porche.

-Pardon maman. Je ne recommencerai pas, promit-il. Tante Bella m'a expliqué.

Le vampire sourit. C'était en gentil garçon. Elle espérait qu'il survivrait et aurait des enfants à son tour pour perpétrer la lignée de sa famille. Mais depuis quelques jours une furieuse envie de s'en aller en Amérique la tiraillait. Sans aucun doute serait-elle partie si l'éducation de Guiseppe ne la préoccupait pas autant. Paula ne l'aidait vraiment pas. Elle était une véritable épave depuis qu'Alcio était décédé. Et le comportement de l'humaine l'exaspérait de plus en plus. Elle avait tout de même un enfant à charge et tout ce qu'elle trouvait à faire c'était se morfondre toute la journée. Bella prit congé de la petite famille et se rendit chez elle en levant les yeux au ciel.

-Madame Da Silva !

Un petit homme trapu et en sueur accourait.

-Madame votre maison... je... nous vous cherchons...

L'auburn ne le laissa pas terminer sa phrase qu'elle se précipitait dans la ville en courant. L'épaisse fumée noire qui montait dans le ciel était sans équivoque. Sa maison était en train de brûler. Voyant que les flammes n'avaient pris qu'au premier étage, certains avaient eus le bon sens de sortir ses affaires de la. Bella se fichait éperdument du mobilier hors de prix qu'elle possédait. Non, ce qu'elle voulait elle c'était la malle qu'elle gardait précieusement dans sa chambre. A une vitesse surnaturelle, elle se précipita là-haut et saisit la lourde boite en ignorant le toit qui tombait en lambeaux. Un cri lui échappa: le fer des poignées était brulant. Mais déjà les brûlures se retractaient et la Da Silva sortit sans plus de problèmes de la bâtisse en feu.

-Vous êtes folle ! s'écria un homme en l'aidant a sortir. Ne retournez pas la-dedans !

Aucun risque, pensa Bella en toussant. Elle ouvrit sa malle avec précaution et poussa un soupir de soulagement en découvrant que tout était intact à l'intérieur. Interdite, elle s'aventura enfin a observer les gens qui entouraient sa maison: tous fixaient les flammes, sidérés. Cet incendie était criminel, le vampire en était certaine. Une feuille était accrochée à sa porte. Bella s'avança et arracha le mot:

"Meurs créature des enfers".

Un long frisson lui traversa l'échine. Quelqu'un en ville était au courant de sa condition de vampire. Il fallait qu'elle parte. Elle s'était trompée sur toute la ligne, c'est en restant qu'elle mettrait en danger Guiseppe. Le soir même, Bella quitta la ville en trombes après avoir laissé un courrier à Paula.

" Paula mon amie, je vous laisse cette lettre car vous êtes la personne avec qui je me suis liée d'amitié durant ces cinq dernières années. Peut-être serez-vous triste ou en colère contre moi quand vous finirez votre lecture. Des personnes en ville me veulent du mal. Je quitte donc la ville avec peine, vous et Guiseppe faisiez indéniablement parti de ma famille. Prenez soin de lui je vous en conjure. Vous devez vous ressaisir ! Alcio n'est plus de ce monde mais une partie de lui vit encore à travers son fils. Je ne vous le pardonnerai jamais si Guiseppe venait à souffrir de votre négligence. Acceptez l'argent que je vous confie. Il assurera son avenir et le votre par la même occasion le temps qu'il s'établisse. Si jamais l'idée vous prenait de me contacter, vous trouverez de l'aide auprès des soeurs Cawell. Leur statut de sorcière est trompeur croyez-moi... elles ne sont ni mauvaises ni bonnes. Il faut savoir les séduire pour obtenir un service de leur part. Je vous fait confiance. Transmettez ma tendresse à votre fils, votre amie, Bella Da Silva.

PS: j'ai entendu dire que le nouveau monde était plein d'opportunités. Lorsque Guiseppe sera en âge de voyager, peut-être voudra-t-il me rejoindre et y faire fortune ?"

Paula laissa tomber sa tasse de thé qui se renversa avec une lenteur agaçante sur la surface marbrée de la table. Elle était partie. Son amie, son seul soutient depuis la mort d'Alcio. Qu'allait-elle devenir maintenant ? Et de combien d'argent parlait Bella quand elle évoquait une aide financère ? Elle la savait riche. Surtout pour voyager et s'établir à son bon vouloir la ou elle allait. Mille et une question flottèrent dans son esprit.

-Maman ? Bella ne vient pas jouer aujourd'hui ? s'enquit le petit Guiseppe en cherchant la présence de sa nourrice.

-Non mon chéri. Viens, on va faire la sieste.

Quand le petit fut endormi, Paula se précipita à la banque. Elle découvrit alors l'immense somme d'argent que Bella lui avait confié. Même en quinze ans, le temps que Guiseppe grandisse et si elle prenait garde à ne pas dépenser l'argent inutilement, elle aurait à peine entamé la fortune de l'auburn.

-Bella que dieu vous garde, murmura Paula les larmes aux yeux.

Cette fois elle reprit le chemin de chez elle avec une détermination nouvelle. Pour Guiseppe elle allait se ressaisir et travailler dur.

The originals: Klaus Redemption Où les histoires vivent. Découvrez maintenant