1-Dans le passé: Rosabella Da Silva

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PDV extérieur

10 avril 1681.

Bien qu'ennuyée, la jeune femme s'empressa de traverser la cour pour rejoindre Louise, son amie de toujours, et avec qui elle devait se rendre au marché ce matin. Elle n'en avait rien à faire mais pour faire plaisir à sa mère et à sa jeune sœur, Rosabella irait avec le sourire. Elle avait en tête de leur ramener quelques futilité si jamais les choses là-bas étaient à son goût.

-Oh comme tu es jolie dans cette robe ! s'exclama Louise. Mais bonjour enfin, que je suis mal polie ce matin !

-Voyons Louise, pas de ça entre nous on dirait que nous ne nous connaissons pas, sourit Rosabella. Vous êtes tout aussi ravissante ce matin.

Elle était sincère. Louise le savait puisqu'il lui suffisait de plonger son regard dans les yeux pétillants de son amie pour capter la moindre de ses émotions. Rosabella, avec son profond regard bleu, était de celles qui arrivaient à tout exprimer en un regard. Les deux jeunes françaises se prirent par le coude et marchèrent tout en bavardant dans les rues qui s'éveillaient tout juste de Versailles. Quelques jeunes nobles galopaient déjà à toute allure à travers la ville. Louise ne manqua pas de raconter quelque potins à Rosabella.

-Vous ai-je donc raconté ?

-Point, non, répondit Rosabella en vérifiant distraitement que sa coiffure tenait en place.

-Le bruit court qu'une famille de nobles anglais est à Versailles depuis peu. Apparemment, ils sont venus sous invitation de notre roi.

-Ah oui ? s'excita Rosabella. Les avez-vous aperçus vous ?

-Malheureusement non ma chère Rosabella, soupira Louise en secouant ses longs cheveux blonds. Mais à la cour, la rumeur dit d'eux qu'ils sont très beaux. Envoûteurs même et que le roi serait secrètement jaloux d'eux.

Rosabella rit.

-Voyons Louise, dit-elle plus durement. Le tout puissant Louis n'a cure de simples nobles anglais.

Louise s'excusa. Elle était allée trop loin en insultant le souverain de France.

-Ne dites plus jamais cela Louise c'est dangereux.

Sans qu'elle s'en aperçoive, Rosabella fronça les sourcils. Louise devait faire attention à ne pas dire de telles sottises en public, cela pourrait bien se retourner contre elle. De plus, parler ouvertement d'envoûtements et de charmes alors que l'affaire des poisons se faisait de plus en plus grosse ! Quelle inconscience ! Heureusement pour Louise, Rosabella pinça affectueusement le bras de son amie tout en lui indiquant le marché. Sa façon à elle de lui dire qu'elle ne lui en voulait pas du tout et qu'il était temps de passer à autre chose.

-Voila le fameux marchand de tissu.

-Voyez ce bleu Rosabella ! Il vous irait tellement bien !

Pour confirmer les dires de son amie, cette dernière attrapa un pan du tissu bleu roi et cacha le bas de son visage afin de faire concorder la couleur de ses yeux et du tissu. Il était tout léger et d'un soyeux sans nom. Le marchand offrit un sourire avenant aux jeunes femmes, notant par leur tenues qu'elles devaient être bien nées. Étrange donc qu'elles n'aient pas de chaperon. Mais ses interrogations s'envolèrent lorsqu'un blond élancé s'approcha d'elles.

-Enfin je vous trouve mesdames.

Il s'inclina face à elles.

-Charles ! s'exclama Louise. Vous tombez bien. Ce tissu sied à merveille Rosabella. N'êtes vous point d'accord avec moi ?

-Il met en valeur vos yeux, constata leur ami.

-C'est un tissu qui nous vient tout droit de Chine. Ce sont les tous nouveaux arrivages de soie.

-Et combien coûte-t-il ?

-5 Louis le mètre.

L'excitation retomba immédiatement. Bien que le tissu était magnifique, Rosabella ne pourrait se payer assez de tissu pour se faire tailler une robe. Dommage. Elle claqua son éventail dans l'air, mécontente. Louise afficha un air déconfit.

-Et bien... dommage, soupira la blonde.

Le commerçant se désintéressait déjà d'eux. Aussi ils continuèrent d'avancer parmi les stands que proposaient les marchands. Louise fit l'acquisition de rouge à lèvre et Charles lui offrit une bien jolie parure. Rosabella sourit. Ils allaient bien ensemble. Deux blondinets, bien que Charles avait de jolies boucles tout le contraire des longueurs raides de son amante.

Bientôt, au détour d'une rue, les trois amis arrivèrent sur un marché de légumes frais. Charles fronça les sourcils: des artistes de rue étaient présents.

-Rosabella, ne vous éloignez pas trop.

-Point d'inquiétude Charles, le rassura la jeune femme.

Tout de même méfiant, Charles garda un œil sur la chevelure auburn de la française. Son grand chapeau ne manquait pas non plus d'attirer l'attention alors il l'a laissa flâner autour des charlatans. Quelques uns dispensaient de la douce musique aux passants et demandaient vulgairement des pièces. D'autres à la manière d'architectes esquissaient de grands traits sur d'immenses toiles sous le regard curieux des passants. Rosabella se demanda comment ils faisaient pour faire tenir ainsi leurs chevalet sur les pavés des sols de Versailles.

-Je trouve ces messieurs bien habiles de leur mains pas vous ?

L'auburn sursauta. L'homme qui l'avait surprise à observer les artistes tournait vers elle un visage particulièrement charismatique. Il portait de riches habits, à la mode sans aucun doute. Ses cheveux étaient tirés en arrière à l'aide d'un ruban de soie.

-Je trouve fascinante leur aptitude à donner vie à de simples traits faits au fusain, répondis simplement la jeune femme.

L'étranger observa curieusement l'humaine; sa chevelure retenue sous cet immense chapeau lui renvoyait une multitude de reflets passant du brun au roux. Mais le plus frappant c'était ses yeux, si bleus qu'il douta un jour d'avoir véritablement vu la couleur dans toute sa splendeur. Il afficha un sourire moqueur.

-Je m'appelle Klaus Mikaelson.

-Klaus, s'étonna la française, c'est original.

-Mon nom vous déplairait-il ?

-Non, répondit Rosabella en se retenant de s'empourprer. Si je ne suis pas indiscrète, d'où venez vous ?

Elle posa un coup d'œil curieux sur le noble en face d'elle. Il était charmant sans aucun doute. Et d'un charisme incroyable. Elle se serait certainement retournée pour l'observer telle une vulgaire fille des rues si elle l'avait croisé par hasard dans les dédales de Versailles.

-Je voyage beaucoup, se contenta de dire Klaus.

-Rosabella ! héla Louise, empêchant la discussion d'évoluer.

Cette dernière offrit une révérence au noble puis prit congé bien vite, troublée par cet étrange personnage.

Klaus regarda la jeune femme s'en aller en penchant la tête. Il était vraisemblablement intrigué par cette humaine. Étrange. D'habitude les humains n'étaient que de vulgaires proies parmi tant d'autres. Peut-être captait-il un intérêt à fréquenter celle la. Il pensa qu'elle plairait à Kol et que Rebekah verrait en elle une bien charmante compagnie.

-Rosabella..., murmura Klaus en tournant les talons.

C'était son nom. Charmant. Il avait toujours apprécié la culture française. La langue du pays était la plus belle et la plus complexe qu'il ai pu apprendre jusqu'à la. L'auburn allait définitivement le revoir le temps que son séjour ici se termine.

The originals: Klaus Redemption Où les histoires vivent. Découvrez maintenant