由美 15. Tonnerre

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Dès mon arrivée à la maison, mon père et ma mère remarquèrent que quelque chose n'allait pas. Même Ryôma se mit à s'inquiéter.

ー Tu as petite mine, me dit-il tout bas.

Énervée, je repoussai sa main qui venait se poser sur ma tête. Taisez-vous, laissez-moi tranquille. Sans dire un mot, je me mis à courir vers ma chambre et m'y enfermai. Glissant lentement vers le sol, je ne pus m'empêcher de pleurer. Hatsu... C'était terrible. Si ça se trouvait, je n'allais plus jamais la revoir ! Je rampai alors vers mon lit et fermai les yeux. Il me semblait mourir de l'intérieur.

Elle me manque déjà. J'étais anxieuse. Comment ça se passe, chez elle ? Est-ce qu'elle arrive à leur faire changer d'avis ? Mon cœur battait fort d'angoisse. J'ai envie de la serrer contre moi. Je ne pus m'empêcher de saisir mon téléphone et de regarder, impuissante, son numéro. Elle me manque... Elle me manque... Je décidai soudain de lui écrire un message. Mais que pouvais-je lui dire ? Elle était seule, face à ses tourments. Je n'étais pas là pour l'aider. Je me sentais affreusement mal.

« Hatsu, je t'aime », écris-je.

Je restai quelques minutes figée devant mon portable. La lumière de l'écran m'était douloureuse, mais je voulais être là au moment où je recevrais sa réponse. Cependant, cette dernière n'arrivait toujours pas.

« Tu me manques. »

J'attendis encore quelques instants, déchirée de l'intérieur. Je n'avais qu'une envie, c'était de lire ne serait-ce qu'un mot venant de sa part. Oui, un seul mot m'aurait suffi.

« S'il te plait, réponds-moi... »

Détruite, je finis par abandonner et laissai mon téléphone s'éteindre, puis de nouvelles larmes tombèrent le long de mes joues. Je restai ainsi un long moment. Vingt minutes ? Trente minutes ? Quarante minutes ? J'avais complètement perdu la notion du temps.

Alors que j'étais sur le point de me relever et de rejoindre ma famille, mon portable se mit à sonner bruyamment. Je sursautai et me jetai sur lui. Hatsu ! Je regardai l'écran, pleine d'espoir, mais ce n'était pas elle. Gôsei ? Pourquoi m'appelle-t-elle ?

Je décrochai sans plus tarder et me figeai. Gôsei semblait complètement paniquée.

ー Yumi ? s'écria-t-elle. Yumi !

ー Qu'est-ce qu'il y a ?

Je l'entendis haleter, comme si elle courait.

ー Yumi, rejoins-moi à l'hôpital ! C'est Hatsu, elle...

Je crus que mon cœur s'arrêtait. Gôsei ne finit pas sa phrase ; je l'entendis fondre en larmes.

ー Rejoins-moi ! me supplia-t-elle avant de raccrocher.

Je me levai immédiatement, sans réfléchir, et traversai la maison en courant. Alors qu'ils me voyaient prendre mon manteau, mes parents me demandèrent affolés où j'allais. Je crois que je leur avais expliqué rapidement la situation avant de partir, mais en y repensant, je n'en suis plus très sûre. Tout est flou dans ma mémoire : à ce moment, j'étais plongée dans une terrible angoisse.

Dans la rue, j'entamai une course effrénée en direction de l'hôpital de la ville. Mille pensées s'agitaient dans mon esprit mais je m'efforçais de garder la tête froide. J'étais terriblement inquiète, et la voix de Gôsei au téléphone avait redoublé ma peur. Hatsu ? À l'hôpital ? Mais pourquoi ? Courant toujours plus vite, j'arrivai à l'immense bâtiment, essoufflée. Après avoir passé la porte, je découvris Gôsei et elle se jeta sur moi. Je ne l'avais jamais vue dans un tel état : elle se mit à me serrer fort et à pleurer.

Kimi no kiaiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant