⚙︎ OC de -solum- ⚙︎
𝙸'𝚟𝚎 𝚌𝚘𝚖𝚎 𝚝𝚘 𝚊 𝚙𝚘𝚒𝚗𝚝 𝚒𝚗 𝚖𝚢 𝚕𝚒𝚏𝚎 𝚠𝚑𝚎𝚛𝚎 𝙸 𝚗𝚎𝚎𝚍 𝚊 𝚜𝚝𝚛𝚘𝚗𝚐𝚎𝚛 𝚠𝚘𝚛𝚍 𝚝𝚑𝚊𝚗 𝚏𝚞𝚌𝚔.R A Y
Je ne sais pas si je suis heureux. Je ne sais même pas comment je peux le savoir. Il n'y a pas de critères pour nous donner un indice, non plus. Je suis juste perdu. J'ai vingt-six ans, je suis totalement perdu. Je ne sais même pas ce que je veux, mais ce n'est pas comme si ça importait. Je fais ce que je peux faire, c'est tout, et c'est ce que les gens de mon entourage font. Je ne crois pas que ça me rend malheureux, mais je ne suis peut-être pas au sommet de ma joie.
Certaines personnes disent que j'ai tout : une famille qui m'aime, des amis, un toit, de la nourriture et un travail. D'autres disent que je n'ai rien : je ne fais pas beaucoup d'argent. C'est à ce moment là qu'on réalise que nous sommes si décalés de la société que nous ne sommes même pas catégorisé dans la même section par tout le monde. Je suis pauvre, car je n'ai pas d'argent, mais je suis riche, car j'ai tout ce dont j'ai besoin pour vivre.
Je ne sais jamais quoi répondre à ces gens. Que je vis dans une favelas, que je travaille à chaque jour de la semaine dans le bar à mon frère et moi puis que le soir, je vagabonde dans les favelas du quartier pour vendre de la drogue ? Ça ne fait pas très joli, pour eux, mais moi je m'en fou. Je fais ce que j'ai à faire pour vivre... parfois même survivre. Les gens comme moi, on apprend à être travaillant, ça devient une part de nous. Notre vie repose là-dessus.
Il y a une chose que je peux dire, c'est que la chance m'a sourie quelque fois. Ou plutôt nous à sourie quelques fois, à mon frère Julian et moi. Les deux, nous avons toujours travaillé au bar Santa Lucia, depuis nos dix-huit ans. À tous les jours de notre vie, nous étions présents. Le propriétaire, Marco, était un homme seul et avec personne à qui donner Santa Lucia à sa mort. Il faut croire qu'il nous faisait assez confiance pour nous le léguer, à Julian et moi. Nous étions tellement heureux, jusqu'à ce qu'on se rende compte de la charge de travail. Je me suis découragé aussitôt, je n'avais pas l'espoir de réussir. J'ai toujours été le pessimiste et Julian l'optimiste, il m'a remis sur le droit chemin de la raison. La dure réalité venait de me rentrer en pleine face, comme dans un mur, et je ne portais aucun casque. La même année, maman est tombée malade.
C'était plutôt commun, dans les favelas, car ce ne sont pas des lieux hygiéniques. Mais dans ma tête de jeune adulte qui était encore un adolescent, je croyais ma mère invincible et éternelle. Mon père était mort aux mains d'une gang de rues puissante, alors j'avais tout misé sur maman. Elle est décédée durant la nuit, Julian, Carla – notre sœur – et moi l'avons découvert le lendemain, en allant lui porter des médicaments durement payés. Elle se nommait Maria et c'était un ange sur terre. Elle est morte d'un cancer du sang, sans qu'on puisse l'hospitaliser, car la vie a choisi que nous avions cette « chance » de ne pas avoir d'argent. Je n'ai pas pu pleurer, Julian non plus, car nous devions encore faire tenir notre famille debout. Carla n'avait que quatorze ans, à l'époque, et nous devions aussi travailler pour elle, pour la faire vivre. Si Carla n'avait pas été là, croyez-moi que j'aurais tout abandonné. En l'honneur de maman, nous avons rebaptisé le Santa Lucia pour Santa Maria. Ainsi, elle était toujours avec nous.
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ΣNIGMΔ GΔMΣS
RandomIs it game over for you ? One game. Twelve levels. Six teams. Only one wins.