Funérailles Nationales
Lundi 17 septembre : 21h05
Il faisait nuit à présent.
Pas un bruit. Le palais de Paris avait été déserté.
Ce soir, tout le monde défilait dans les rues de toutes les villes de France. Des marches longues de kilomètres et de kilomètres ; de gens vêtus de noir, de gens désespérés. Et en tête d'une des immenses chenilles de deuil, un cercueil ; un cercueil de verre avec Marianne allongée dedans.
Morte.
Le monde s'était saoulé à ses paroles. Elle s'était enivrée au luxe, droguée au pouvoir, tuée par ses ambitions.
Ils n'y croyaient pas. Personne n'y croyait.
Morte.
Et les gens continuaient de pleurer.
Tombée raide sur la scène, les membres paralysés par un poison bien trop puissant pour être stoppé, elle les avait laissés là ; perdus dans cette France éclatée.
Morte.
Tout le monde, les yeux plissées, le front barré, tentait de se remémorer son visage dans les plus délicats détails. Mais personne ne posait les yeux sur le cercueil. Ils ne la regardaient pas. Et ainsi, les yeux fixés sur leurs souvenirs et pourtant les pieds sur terre, ils niaient la réalité.
Et, pour eux, elle était vivante.
VOUS LISEZ
Nous sommes tous des traîtres
Science FictionElle est toujours là, au centre de tout. Mais qui peut prétendre la connaître ? Ou même la comprendre ? Certains la trouvent intimidante, d'autres pitoyable, manipulatrice, dérangée, triste... Peut-être n'est-elle rien de tout ça. Ou alors tout à la...