Chapitre 2

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Grand Journal : rencontre avec les grands acteurs de la Nouvelle Répartition des Terres Françaises

Vendredi 31 août : 20h07

Un canapé rouge circulaire trônait sur l'estrade légèrement surélevée. Les cinq invités y étaient assis et la présentatrice, au centre, les séparait en deux groupes.

« Bonjour à ceux qui nous rejoignent. Nous sommes en compagnie de Monsieur le Président de Paris et des quatre porte-paroles qui vont participer au grand débat concernant la Nouvelle Répartition des Terres Françaises. A ma droite, Monsieur Korning, le Président de Paris et Monsieur Martys, le Gouverneur de Caen. Bonsoir messieurs. Et à ma gauche, Monsieur Sohan Launey, fils du Gouverneur de Lyon ; Mademoiselle Martel, diplomate de Toulouse ; et Madame Bailli, conseillère du Gouverneur de Nantes et écrivaine à succès. Bonsoir. »

Ils inclinaient tous la tête, tour à tour, quand on les présentait ; certains impassibles, d'autres arborant des sourires étudiés.

« L'émission d'aujourd'hui portera sur les négociations qui se dérouleront dans la communauté de Paris, au palais présidentiel. Elles débuteront lundi prochain mais les porte-paroles célébreront l'évènement samedi soir lors de leur arrivée au palais lors d'un cocktail de bienvenue. »

La présentatrice baissait régulièrement la tête pour lire ses notes sur la table basse.

« Je vais maintenant m'adresser à vous, chers porte-paroles. Nous savons tous que la Première Répartition du Territoire Français a dégénéré en guerre inter-communautés et qu'il a fallu des années pour apaiser les tensions, pourquoi retenter l'expérience aujourd'hui ? Et qu'attendez-vous de ces négociations ? Monsieur le Président, si vous voulez bien nous faire l'honneur de commencer ? ».

Maxime Korning se redressa jeta un regard pénétrant à la caméra et répondit :

« Évidemment que la guerre a laissé des cicatrices. Mais si je rouvre ces cicatrices aujourd'hui, ce n'est pas pour faire du mal mais, au contraire, pour essayer de faire le bien. Comme tout le monde le sait ici, il y a 10 ans, la communauté de Paris, ma communauté, a gagné la guerre et je puis vous assurer que depuis, nous vivons dans de très bonnes conditions. Ce qui n'est, malheureusement, pas le cas des autres communautés qui ne sont pas auto-suffisantes depuis que les frontières avec l'étranger sont fermées. Alors, maintenant que les vieilles tensions se sont apaisées, ma communauté et moi-même sommes prêts à échanger des parcelles cultivables de notre territoire pour aider dans la lutte contre la faim que mènent les autres communautés. »

Aucun des porte-paroles ne parlait.

De toute façon, ils n'avaient rien à dire.

Nous sommes tous des traîtresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant