Section n°7 des gardes du Palais de Paris
Samedi 01 septembre : 18h57
L'entrée du palais de Paris était à présent déserte, quelques rares invités en retard se pressaient pour pouvoir entrer avant la fermeture des portes. Les agents de sécurité les lorgnaient d'un œil agacé : il leur tardait à eux aussi de fermer les portes pour laisser place à la relève et assister, même de loin, à l'évènement.
Une femme dans une longue robe de taffetas rouge se glissa entre les battants juste au moment où leur oreillette, connectée à leur puce WESHARE, annonçait 19h. Ils rentrèrent promptement, sans même attendre les retardataires, fermèrent les grandes portes et activèrent le système ANTI-INTRUSION : les capteurs de mouvement s'activèrent, une armée de drones silencieux décollèrent happés par la pénombre ambiante.
Malgré les climatiseurs très performants camouflés dans les ornements des murs, l'air était pesant.
De chaque côté de l'entrée, on avait installé des vestiaires, dissimulés par de grands rideaux de velours. Derrière le comptoir, les vestes colorées des invités se balançaient sur leurs portants.
Le hall débouchait sur la Belle Avenue, une rue de moquette crème bordée d'arches dorées, surplombée par une verrière qui culminait trois étages au-dessus. La Belle Avenue traversait le Palais de Paris dans toute sa longueur. Les deux étages d'appartements sur lesquels elle donnait appartenaient aux personnalités les plus prestigieuses de la communauté. Les paliers des quartiers supérieurs étaient supportés par des colonnes de marbre blanc et des garde-fous dorés empêchaient les éventuelles chutes. A intervalles réguliers, de larges escaliers décrivaient une courbe délicate pour rejoindre les étages supérieurs.
La foule affluait vers la partie droite de l'avenue. Elle se mouvait autour des buffets parsemés sur son passage pour se diriger vers la Coupole D'Été. Celle-ci accueillait, tous les ans, les événements les plus fastueux et les décorateurs du Palais ne manquaient jamais d'idées pour la faire rayonner d'une splendeur différente lors de chaque réception.
Au loin, on entendit une exclamation : le Président venait sûrement de faire son entrée.
Les agents de sécurité tranchèrent la masse des invités et se juchèrent sur l'escalier le plus proche pour apercevoir le cortège présidentiel.
Maxime Korning, le Président, avançait en tête, précédé par deux hommes qui lui ouvraient le chemin. Derrière lui, le Conseil Présidentiel composé de cinq membres : Liam Lein, Ministre de l'Innovation, Lenny Romain, Ministre des Armées, Tom Le Guen, Ministre de la Justice, Alexandre Costes, Ministre de l'Intérieur et Louise Hoaro, Ministre des Affaires Étrangères.
Mais peu d'attention leur fut accordée. Derrière eux, les quatre porte-paroles : Lyon, Toulouse, Nantes et Caen. Deux hommes et deux femmes.
Les escaliers étaient engloutis par le public désireux de trouver un meilleur angle de vue. Pourtant, même sur les plus hautes marches, le défilé était quasiment invisible, compressé par une foule en furie.
Au-dessus de toute cette agitation, les automates libellules dorés, les préférés du Président, voletaient et envahissaient toute l'avenue et ses ruelles adjacentes.
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Nous sommes tous des traîtres
Ciencia FicciónElle est toujours là, au centre de tout. Mais qui peut prétendre la connaître ? Ou même la comprendre ? Certains la trouvent intimidante, d'autres pitoyable, manipulatrice, dérangée, triste... Peut-être n'est-elle rien de tout ça. Ou alors tout à la...