Chapitre 7

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Message audio de Maxime Korning à Alexandre Costes

Reçu le lundi 03 septembre à 7h54

Aujourd'hui, vous présiderez la séance du Conseil Restreint en présence des porte-paroles. Vous appliquerez à la lettre les instructions que je vous ai données hier. Si cette tâche vous semble insurmontable, je confirai la direction du Conseil à Louise ou Tom.

Cependant, je me permets de vous prévenir : hier était la dernière fois que vous osez remettre en cause mes choix à la présidence. A présent, je me passerai de votre point de vue lorsqu'il s'agit de critiquer directement mes valeurs et ma politique. Ce que vous appelez « ma soif de suprématie » est l'unique raison de mon élection à la présidence ; tout ce que je fais, je le fais pour la communauté de Paris. Je ne pourrais en dire autant de vous.

Non, je ne suis pas le Bon Dieu et non, je ne donnerai pas le territoire de Paris sans en avoir obtenu tout ce qu'il y en a à obtenir d'abord. Nous n'avons pas à faire la charité à nos ennemis ; le feraient-ils à notre place ? Jamais !

Dans les jours qui suivent, Paris va réaffirmer l'emprise que nous étions en train de perdre sur les autres communautés. Demain, des hommes et des femmes vont nous quémander des terres ; ne vous détrompez pas, au début, ils seront plus dignes qu'un Roi lors de son couronnement, mais cela ne durera pas et, quand ils craqueront, nous pourrons les exposer aux yeux de toute la France.

Vous croyez que leurs stratagèmes valent mieux que les nôtres ? Vous croyez qu'ils viennent en toute bonne foi pour obtenir ces terres dans les règles de l'art ? On ne cesse de trouver des micros embusqués des services de renseignements lyonnais. Emma Bailli parade devant les caméras comme si elle était en terrain conquis et joue de sa célébrité pour affirmer sa place dans les négociations. Sans parler de cette pauvre fille qui a sûrement espoir de me séduire par quelque moyen. Noan a, au moins, le mérite de venir sans arrière-pensées : malheureusement pour lui, je ne suis pas sûr que cela soit un avantage.

Vous avez raison, je rêve de suprématie : j'en rêve pour Paris et pour mon peuple. Et j'espère que vous aussi parce qu'il est mille fois plus dur de mentir quand on se ment à soi-même.

Nous sommes tous des traîtresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant